Le Washington Post l'écrivait, sans détour: «Thomas Homan expulse des gens. Et il est vraiment doué pour ça». Les frontières seront donc bien surveillées et Trump himself s'est montré très satisfait d'avoir embarqué celui qui est surnommé le «Tsar des frontières» dans ses frontières.
Le ton est donné. Car Tom Homan, bientôt 63 ans, semble connaître la musique; il était déjà en charge sous la première présidence de Trump - à la tête du Service de l’immigration et des douanes, l'Immigration and Customs Enforcement (ICE), en anglais dans le texte.
Cet ancien officier de la police new-yorkaise (NYPD), qu’il déserte en 1984 pour rejoindre le service de l’immigration et de la naturalisation, va très vite gravir les échelons. Il deviendra directeur associé au ICE en 2013, lors du mandat de Barack Obama. Il y retournera en 2017 sous la houlette de Trump cette fois-ci, avant que son mandat ne se termine en juin 2018.
Sorti frustré de son intérim, il est devenu analyste à Fox News, en distillant un discours direct et appuyant une politique stricte aux frontières. Il a ensuite rejoint le think thank conservateur Heritage Foundation, en tant que chercheur invité, et a contribué au très controversé «Project 2025».
Un CV bien rempli pour un homme à l'expérience solide, prêt à accompagner le 47e président des Etats-Unis durant son second mandat.
Homan avait d'ailleurs fait beaucoup parler de lui à cause de son rôle clé dans la conception et la mise en œuvre de la politique très controversée de séparation des familles de Trump, pour dissuader celles qui souhaitaient rejoindre illégalement le territoire américain. Plus de 5 500 enfants d'immigrés ont été séparés de leurs parents aux frontières américaines et mexicaines en 2018.
Cette politique intransigeante, menée entre 2017 et 2018, a été fortement critiquée par la population, qualifiée d'inhumaine par une majorité d'Américains. Au point que Trump se résignera à signer un décret pour mettre fin aux séparations familiales.
Mais cette contestation ne semble pas avoir refroidi les velléités d'Homan. Lors d'une convention républicaine, cet été, rapporte Politico, il n'a pas mâché ses mots face à une horde de trumpistes, aux pancartes peu avenantes qui clamaient «DÉPORTATION MASSIVE MAINTENANT!».
Pour établir quelques chiffres et brosser le portrait du bonhomme, dès son entrée en fonction en 2017, les arrestations liées à l’immigration avaient augmenté de plus de 38%.
Le voilà à nouveau aux commandes de la gestion des frontières sud et nord des Etats-Unis, ainsi que de «toute la sécurité maritime et aérienne», selon les dires de Trump sur son réseau social. La nomination de Tom Homan dans la brigade du milliardaire appuie cette politique «tolérance zéro» présentée lors de la campagne. Donald Trump a promis de faire le ménage et d'expulser des millions d'immigrants qui se trouvent dans le pays sans autorisation.