Les prix reculent encore en Suisse: la BNS va devoir trancher
En août, en septembre et en octobre dernier, l’indice suisse des prix à la consommation a reculé. Le phénomène s'est répété en novembre. Le taux a diminué de 0,2% par rapport au mois précédent, comme l'a annoncé l’Office fédéral de la statistique.
Une stabilisation des prix depuis l'année passée
Cette baisse s’explique par plusieurs facteurs, notamment le recul des prix dans l’hôtellerie et les voyages organisés à l’étranger. Les voitures neuves ainsi que les légumes sont, eux aussi, devenus moins chers. En revanche, les loyers ont augmenté, tout comme les prix du mazout et du transport aérien.
Les prix à la consommation reculent donc pour le quatrième mois consécutif, en tout, cela représente 0,8% depuis le mois de juillet. Cela signifie que le ménage moyen paie moins cher l’ensemble des biens et des services qu’il consomme. En comparaison avec le même mois de l’année précédente, la hausse des prix est toutefois nulle, on paie donc toujours autant qu’il y a un an.
La menace des taux d'intérêts négatifs
La Banque nationale suisse observe attentivement cet indice national, car elle souhaite maintenir l’inflation entre 0 et 2%. Une inflation négative est donc préoccupante pour elle. La BNS peut toutefois tolérer plus longtemps de telles périodes, tant qu’il s’agit de tendances temporaires.
La semaine prochaine, au moment de fixer son taux directeur, la BNS devra vraisemblablement rester tolérante. Par le passé, son président, Martin Schlegel, l'a déjà fixé à 0%. S’il veut agir davantage contre l’inflation négative, il devrait toutefois réintroduire un taux négatif, comme la Banque nationale suisse l’avait fait jusqu’à l’automne 2022. Compte tenu de l'impopularité et des effets secondaires des taux d'intérêt négatifs, Martin Schlegel va vraisemblablement s'abstenir de le faire.
Il bénéficie du fait que la Banque centrale européenne devrait, elle aussi, maintenir son taux directeur inchangé le 18 décembre prochain. Dans la zone euro, l’inflation atteignait récemment 2,2%. C’est un peu trop pour la Banque centrale européenne qui n'a donc aucune raison de baisser ses taux. Une réduction affaiblirait encore davantage l’euro face au franc et, par la baisse des prix à l’importation, réduirait l’inflation en Suisse.
Traduit de l'allemand par Joel Espi
