C'est dans un établissement surpeuplé et notoirement insalubre que Trump se présentera pour se constituer officiellement prisonnier vers 19h30 (01h30 vendredi en Suisse) «pour avoir eu l'audace de contester une élection truquée et volée», comme il l'a sobrement résumé sur son réseau Truth Social.
Le passage par la prison du comté de Fulton devrait être bref. Sauf imprévu, Donald Trump ressortira libre sous caution, à l'instar de la plupart des onze prévenus dans ce dossier qui se sont déjà livrés aux autorités. La sienne a été fixée à 200 000 dollars.
Parmi les prévenus déjà passées par la prison de Fulton: son dernier chef de cabinet, Mark Meadows, relâché contre une caution de 100 000 dollars. Et son ex-avocat et ancien maire de New York, Rudy Giuliani, qui s'est mis à la disposition des autorités la veille. Non sans qualifier, au passage, les poursuites engagées par la procureure du comté de Fulton, Fani Willis, d'«attaque contre la Constitution».
Un autre prévenu, Harrison Floyd, n'a pas la chance d'être libéré: faute de caution, il été placé en détention.
Le 14 août, un grand jury constitué par la procureure a inculpé Donald Trump et 18 autres personnes de tentatives illicites d'obtenir l'inversion du résultat de l'élection de 2020. Les 19 prévenus ont jusqu'à vendredi midi pour se présenter aux autorités. Ils devraient revenir à Atlanta, cette fois au tribunal, la semaine du 5 septembre, vraisemblablement pour annoncer s'ils plaident coupables ou non.
Tous ceux qui ont poussé la porte de la prison, certains en pleine nuit, ont vu leur passage immortalisé et leur «mugshot» circuler en boucle à la télévision et sur les réseaux sociaux. Les règles en vigueur prévoient aussi la prise des empreintes digitales. Tout ex-président qu'il est, Trump ne devrait pas y couper.
Avant son arrivée, Donald Trump a officiellement changé le chef de son équipe d'avocats en Géorgie. Le remplacement de Drew Findling par Steven Sadow, un ténor du barreau d'Atlanta, tous deux habitués à défendre des célébrités, n'a pas été expliqué. On sait seulement que Steven Sadow a abondamment critiqué la loi sur «la délinquance en bande organisée» auquel a eu recours la procureure pour inculper solidairement les 19 accusés. Le texte prévoit des peines de 5 à 20 ans de prison.
Donald Trump est visé par quatre inculpations pénales. Autant de nuages judiciaires qui s'amoncèlent et rapportent à Trump des millions de dollars en dons, versés par des trumpistes convaincus que leur favori est victime d'une «chasse aux sorcières», manigancée par l'administration Biden pour l'écarter de la présidentielle.
Pour rappel, cette virée de Trump en Géorgie intervient quelques heures après le premier débat des primaires républicaines, dont le numéro 1 des sondages s'est jugé dispensé d'y participer. Trump a préféré s'exprimer dans une interview fleuve à Tucker Carlson, l'ex-vedette de la chaîne Fox News, diffusée sur X (ex-Twitter) à la même heure. (mbr/ats)