International
Etats-Unis

Un tribunal bloque les droits de douane réciproques de Trump

Un tribunal bloque les droits de douane réciproques de Trump

Le président américain a subi mercredi un camouflet judiciaire, après qu'un tribunal a bloqué les droits de douane dits «réciproques» et imposés depuis avril sur l'ensemble des produits entrant aux États-Unis. Selon les juges, le dirigeant a outrepassé ses pouvoirs.
29.05.2025, 08:2029.05.2025, 08:20
P
Keystone

Les trois magistrats du tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC en anglais) ne contestent pas dans leur décision la possibilité pour les Etats-Unis d'augmenter les surtaxes que le pays impose sur ses importations, mais ils estiment que ces dernières relèvent d'une prérogative du Congrès.

Ils considèrent que le chef de l'Etat ne peut pas invoquer la loi d'urgence économique de 1977, utilisée pour justifier l'usage de décrets présidentiels afin d'instituer ces droits, pour «imposer une surtaxe illimitée sur les produits provenant de quasiment tous les pays».

Anticonstitutionnel

Toujours selon les juges, les décrets pris depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche «outrepassent les pouvoirs accordés au président dans le cadre de la loi IEEPA [réd: permettant d'agir en cas d'urgence économique] pour réguler les importations via l'usage de droits de douane».

Cela concerne à la fois les droits pour le Canada, le Mexique et la Chine, accusés de ne pas lutter assez efficacement contre le trafic de fentanyl, et la surtaxe d'au moins 10% en vigueur depuis le 2 avril sur l'ensemble des produits importés. Elle atteint jusqu'à 50% selon les pays de provenance.

La loi IEEPA «permet au président de prendre les sanctions économiques nécessaires en cas d'urgence pour combattre une menace "extraordinaire et inhabituelle"», a rappelé le tribunal. Mais toute interprétation qui lui délègue «une autorité illimitée sur les droits de douane est anticonstitutionnelle», ont insisté les juges.

Dans une opinion écrite accompagnant la décision, l'un des juges, qui n'est pas nommé, a estimé en effet que cela «constituerait un renoncement du pouvoir législatif au bénéfice d'une autre branche du gouvernement», ce qui est contraire à la constitution américaine.

Décision dénoncée

Dans un communiqué, un porte-parole de la Maison-Blanche a dénoncé une décision de «juges non élus», qui n'ont «pas le pouvoir de décider comment gérer convenablement une urgence nationale».

Le gouvernement américain a interjeté appel mercredi, selon un document judiciaire.

Le tribunal se prononçait à la suite de deux plaintes déposées ces dernières semaines, l'une par une alliance de douze états américains, notamment l'Arizona, l'Oregon, New York et le Minnesota, l'autre par un groupe d'entreprises américaines. (ats/afp/vz)

-L'image des Macron qui fait parler
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
As-tu quelque chose à nous dire ?
As-tu une remarque pertinente ou as-tu découvert une erreur ? Tu peux volontiers nous transmettre ton message via le formulaire.
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
«Les jours de Netanyahou en tant que premier ministre sont comptés»
Malgré la grande euphorie qu'a suscitée l'accord entre Israël et le Hamas, le plus difficile reste à faire. C'est l'avis de Simon Wolfgang Fuchs, islamologue à l'Université hébraïque de Jérusalem. Il peine à se montrer optimiste.
Comment voyez-vous l'accord de Charm el Cheikh? Le mot «historique» désormais sur toutes les lèvres se justifie-t-il?
Simon Wolfgang Fuchs: Je reste très surpris de voir à quel point Palestiniens et Israéliens s'unissent désormais dans la joie.
L’article