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Donald Trump et Elon Musk ont échangé sur X

Donald Trump et Elon Musk ont échangé sur X.
Donald Trump et Elon Musk sont les meilleurs potes du monde.Keystone

Musk à Trump: «Je pense que vous êtes le bon chemin»

Le candidat républicain à la Maison Blanche et le milliardaire de la Silicon Valley ont échangé sur X. Une cyberattaque a retardé la discussion entre les deux hommes.
13.08.2024, 08:4013.08.2024, 08:55
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Donald Trump a pu compter son son richissime soutien Elon Musk. Les deux hommes ont échangé un florilège de théories radicales lundi, en comparant les immigrés clandestins à des «zombies» ou en parlant de «coup d'Etat» contre le président américain Joe Biden, lors d'une conversation sur X, largement retardée par des problèmes techniques.

Le patron du réseau social, également aux manettes de Tesla et SpaceX, avait promis un moment «très divertissant». Désormais acteur politique d'envergure, par le biais de sa plateforme achetée 44 milliards de dollars en 2022, Musk a déroulé le tapis rouge à Donald Trump.

L'ex-président républicain a une nouvelle fois promis «la plus grande déportation de l'histoire» des Etats-Unis, en affirmant (faussement) que l'afflux massif de migrants sous l'administration Biden a fait augmenter la criminalité.

«Nous avons des gens qui affluent comme si c'était une (...) apocalypse zombie»
Elon Musk

L'«absolutiste de la liberté d'expression», comme il se plait à se qualifier, s'est rangé dans le clan de Trump, brandissant son soutien publiquement depuis la tentative d'assassinat contre l'élu républicain le mois dernier.

Le géant de la tech en a profité pour cataloguer Kamala Harris, nouvelle concurrente de Trump dans la course à la Maison Blanche, comme une candidate «d'extrême gauche». Auparavant, il lui avait déjà accolé l'étiquette de «communiste».

A la peine pour contrer l'enthousiasme généré par l'entrée en lice de Kamala Harris, Donald Trump a remis en cause sa légitimité. Le renoncement de Joe Biden, plombé par les doutes sur sa santé, «était un coup d'Etat», a fulminé l'ancien président de 78 ans.

40 minutes de retard

La discussion a été écoutée par plus d'un million d'utilisateurs en direct, sur une plateforme de laquelle Trump avait été banni après l'invasion du Capitole à Washington le 6 janvier 2021.

Elle a débuté avec plus de 40 minutes de retard, à cause de problèmes techniques présentés par Musk comme une cyberattaque. Le milliardaire a évoqué «une attaque DDOS massive», dite de déni de service, destinée à embouteiller les serveurs de l'entreprise pour provoquer une panne.

Et quand l'échange a démarré:

«Cette attaque massive illustre l'opposition de beaucoup de gens à entendre simplement ce que le président Trump a à dire»

Embarrassant, l'épisode a rappelé le fiasco déjà subi par X lors de l'entrée en campagne de l'ex-candidat républicain Ron DeSantis, diffusée sur la plateforme et plombée par des problèmes techniques.

Depuis le rachat de Twitter par Musk - qui l'a renommé X et a permis à Trump d'y réactiver son compte -, la plateforme est mise en cause pour son laxisme face à la désinformation. Ses détracteurs l'accusent aussi d'être devenue un porte-voix pour la droite radicale. Si bien que plusieurs pays froncent les sourcils en évoquant X.

Musk «gazouillait» un «soutenez la liberté d’expression au Royaume-Uni». Le gouvernement de Keir Starmer avait vu rouge et critiquait vertement le réseau social, qui ne cessait d'alimenter la désinformation et un discours de haine.

Quelques heures avant l'échange entre Musk et Trump, le commissaire européen au numérique Thierry Breton a mis en garde le boss de Tesla, lui adressant un courrier pour lui rappeler ses obligations de modération.

Des camarades au troquet du coin

Pendant deux heures, les deux milliardaires sont apparus comme deux camarades discutant dans un bistro, sans jamais se crêper le chignon - une douce farandole empreinte de complaisance.

Trump a par exemple ironisé sur le changement climatique, en expliquant que la montée des océans se traduira par «plus de propriétés en bord de mer». Ce qui ne l'a pas empêché de louer les voitures électriques Tesla produites par son interlocuteur, qu'il trouve «incroyables». «Ce n'est pas comme si la maison était en feu immédiatement», a abondé Elon Musk, qui a félicité le tribun pour ses «tweets épiques».

Trump en a profité pour vanter ses relations avec des dirigeants autoritaires comme le président russe Vladimir Poutine ou le Nord-Coréen Kim Jong Un. S'il revient au pouvoir, les Etats-Unis seront plus en sécurité sur la scène mondiale, a-t-il promis.

«Je pense que les gens sous-estiment le risque d'une troisième guerre mondiale»
Elon Musk

Le patron de SpaceX a même semblé se profiler pour briguer un poste sous une future potentielle administration Trump, en expliquant qu'il aimerait participer à une commission qui «s'assurerait que l'argent des contribuables est dépensé à bon escient».

Une perspective séduisante pour l'ex-président, qui a félicité Musk pour les vagues de licenciements qu'il a imposées chez X. «Vous êtes le meilleur réducteur de coûts», a-t-il complimenté.

Trump, une fois réintroduit sur la plateforme, disait être «très heureux que Twitter soit désormais entre de bonnes mains et ne soit plus dirigé par des fous et des maniaques de la gauche radicale qui détestent vraiment notre pays».

A moins de trois mois de l'élection présidentielle, Elon Musk a conclu en dramatisant les enjeux du scrutin.

«Je pense que nous sommes à un tournant du destin de la civilisation et je pense que nous devons prendre le bon chemin»

Et de confier à Donald Trump:

«Et je pense que vous êtes le bon chemin»

(ats/svp)

Elon Musk a sa version chinoise, voici «Elong Musk».
Video: watson
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On a pisté l'Américain le plus important pour Trump et Harris
C’est le «vrai Américain» et il apparaît comme par magie avant chaque élection présidentielle. Ce «il» est nombreux, il a le pouvoir de faire basculer le scrutin du 5 novembre et on l’a rencontré. Ou presque.

Il est patriote, ancien combattant et parfois raciste, dans le clan républicain. Pour les démocrates, il serait exagérément humble et travailleur. C’est le citoyen parfait et la vache à lait électorale. Chaque fois que les Etats-Unis se cherchent un nouveau président, the «real American» vient truster la campagne, avec ses godasses pleines de boue, ses outils et ses phalanges usées. Vous trouvez cela un peu cliché? Ça l'est. Mais les deux candidats en ont tellement besoin que le jeu en vaut la chandelle.

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