L'ouragan Milton a causé au moins 16 morts dans son sillage en Floride, ont annoncé les autorités. Environ 2,5 millions de foyers et d'entreprises restaient privés d'électricité vendredi malgré une catastrophe moins intense que prévu.
«Nous n'avons pas connu le pire scénario, mais nous avons été touchés», a déclaré vendredi Ron DeSantis, gouverneur de cet Etat du sud-est américain.
Le bilan s'élève à au moins 16 morts: six dans le comté de Sainte-Lucie, quatre dans celui de Volusia, trois à travers les comtés de Polk et d'Orange et de Citrus, deux dans la ville de Saint Petersburg, et un à Tampa, selon les autorités locales.
Milton a atteint la côte ouest de la Floride mercredi soir en tant qu'ouragan de catégorie 3 – sur l'échelle de Saffir-Simpson qui en compte 5 – puis s'est frayé un chemin à l'intérieur des terres, avant de gagner l'Atlantique le matin suivant.
Son passage a entraîné de nombreuses tornades et sinistré une région déjà meurtrie par le puissant ouragan Hélène environ deux semaines plus tôt.
A Siesta Key, dans la baie de Sarasota où l'ouragan a touché terre, les habitants qui avaient évacué se pressent vendredi pour constater les dégâts.
Ici, l'ouragan a laissé un paysage de désolation, déracinant des arbres, inondant des rues, arrachant au moins un toit, et parsemant la localité de débris divers.
La Floride, troisième Etat le plus peuplé du pays et qui attire nombre de touristes, est habituée aux ouragans. Mais le changement climatique, en réchauffant les mers, rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque de phénomènes plus puissants, alertent les scientifiques.
Selon une analyse publiée vendredi par le réseau scientifique World Weather Attribution (WWA), les pluies de Milton ont été environ 20 à 30% plus élevées à cause du changement climatique et ses vents 10% plus intenses.
Sans réchauffement climatique, l'ouragan aurait touché terre en Floride en catégorie 2 au lieu de 3 sur l'échelle de Saffir-Simpson, qui mesure l'intensité des vents, a conclu le WWA.
Or, pour chaque augmentation de catégorie, les risques de dégâts sont multipliés en général par quatre, estime l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).
Si les dommages sont impressionnants par endroits le pire semble avoir été évité, l'ouragan s'étant «affaibli avant de toucher terre», a noté jeudi le gouverneur de l'Etat, estimant que la submersion marine «n'a pas été aussi importante que celle observée pour l'ouragan Hélène».
Les opérations de recherche se poursuivent vendredi, et les garde-côtes ont annoncé le sauvetage spectaculaire d'un capitaine de bateau ayant survécu à la tempête en s'accrochant à une glacière dans le golfe du Mexique.
La veille, Joe Biden avait appelé la population à «rester à l'intérieur» pour le moment, notamment pour éviter «les lignes électriques à terre, les débris, et les routes emportées».
Les deux ouragans, survenus à quelques semaines d'une élection présidentielle extrêmement serrée, ont pris une dimension politique, républicains et démocrates s'écharpant au sujet de l'aide aux sinistrés. (ats/afp)