Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi lundi de l'enquête sur le meurtre samedi dans le Var d'un homme de nationalité tunisienne. Selon une source proche du dossier, le suspect, qui avait diffusé deux vidéos au contenu raciste, avait comme volonté de «troubler l'ordre public par la terreur».
Le Tunisien tué à Puget-sur-Argens (Var) est né en 1979, a indiqué lundi cette source proche du dossier.
Le mis en cause est l'un de ses voisins, actuellement en garde à vue. C'est un homme de nationalité française selon le parquet de Draguignan, qui avait initié l'enquête. Il est né en 1971, selon la source proche.
Un Turc a aussi été blessé au moment des faits.
Le suspect a été interpellé dans la foulée à bord de son véhicule, où ont été retrouvées des armes «de type pistolet automatique, fusil à pompe et arme de poing», selon le procureur de Draguignan.
Adepte du tir sportif, le mis en cause avait «diffusé, avant et après son passage à l’acte, deux vidéos sur son compte d'un réseau social au contenu raciste et haineux», selon ce magistrat, dont le parquet s'est dessaisi au profit du Pnat.
Cette saisine du parquet antiterroriste s'explique car «la portée que le mis en cause a lui-même entendu donner à son acte va au-delà de l'action individuelle commise, avec une volonté de troubler l'ordre public par la terreur», a souligné lundi une source proche du dossier.
Selon le journal Le Parisien, le suspect a notamment assuré «prêter allégeance au drapeau français» et appelé les Français à «tirer» sur les personnes d'origine étrangère dans l'une de ses vidéos publiées sur Facebook.
Il est désormais interrogé dans le cadre d'une enquête confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la Sous-direction antiterroriste (SDAT), selon le Pnat, qui confirmait une information de Paris Match.
Les investigations sont menées pour assassinat et tentative d'assassinat, en relation avec une entreprise terroriste, «commis en raison de la race, de l’ethnie, la nation ou la religion». Elles sont aussi lancées pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
L'alerte avait été donnée par la compagne du suspect.
Les militaires de la gendarmerie nationale avaient alors fait appel à l'antenne locale du GIGN pour interpeller le suspect qui avait pris la fuite en voiture.
Dans la foulée de cette double attaque, l'association SOS Racisme a dénoncé dans un communiqué un «double crime», «résultat d'un travail minutieux mené par le camp du racisme et visant à rendre légitime l'expression du racisme en mots et en actes».
De son côté, le leader de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a déploré un «infâme meurtre raciste» sur son compte X.
Il fustige le ministre de l'Intérieur:
Lundi, Bruno Retailleau a indiqué s'être «entretenu avec l'ambassadeur de Tunisie en France pour dire (sa) compassion aux proches de la victime et (sa) solidarité à la communauté tunisienne de France pour ce crime insupportable». Il a aussi indiqué qu'il entendait échanger avec son homologue tunisien.
Avant d'insister: