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«Assumez votre acte», lance Gisèle Pelicot à un accusé dans le déni

«Assumez votre acte», lance Gisèle Pelicot à un accusé dans le déni

«A quel moment je vous ai donné le consentement? Jamais!», a lancé Gisèle Pelicot mercredi à l'homme accusé de l'avoir violée, et qui s'est enfoncé dans le déni malgré des preuves vidéos accablantes, lors de son procès en appel en France.
08.10.2025, 19:2608.10.2025, 19:26

«Assumez vos actes et arrêtez de vous cacher derrière votre lâcheté!», a répliqué celle qui est devenue un symbole des violences sexuelles faites aux femmes à H.D., seul accusé dans la retentissante affaire des viols de Mazan à avoir fait appel de sa condamnation à neuf ans de prison.

Depuis un an et le verdict où 51 hommes avaient été condamnés, Mme Pelicot, violée pendant une décennie par des dizaines d'inconnus à l'instigation de son mari, Dominique Pelicot, qui la droguait préalablement, n'avait plus pris la parole.

Depuis lundi, ses entrées et sorties de la cour d'assises d'appel du Gard (sud) sont couvertes d'applaudissements, hommage populaire à une femme qui a répété mercredi: «Que les victimes n'aient jamais honte de ce qu'on leur a imposé par la force».

«Au bout de cette épreuve»

Chemisier blanc, gilet noir et blanc, Gisèle Pelicot, bien droite, la parole posée et affirmée, commence: «j'ai le sentiment d'être allée au bout de cette épreuve qui a duré cinq ans, je souhaite ne jamais retourner dans un tribunal de ma vie. Moi, le mal est fait, il va falloir que je me reconstruise sur cette ruine. Je suis en bonne voie». Puis elle ajoute: «monsieur Pelicot est responsable de ma souffrance, mais monsieur Dogan et les 50 autres aussi».

«La seule victime, c'est moi! En aucun cas vous n'êtes victime de monsieur Pelicot, assumez votre acte, j'ai honte pour vous!».

«Il a soumis une femme qui était insoumise. J'étais soumise chimiquement, bien sûr», a lancé indirectement à son ex-mari cette femme de 72 ans.

Elle a aussi évoqué le «tsunami» familial qu'a déclenché l'affaire et dit «comprendre la souffrance» de sa fille Caroline Darian, qui a porté plainte contre son père qu'elle accuse de l'avoir agressée sexuellement et a publiquement accusé sa mère de ne pas la soutenir, remettant en cause son statut «d'icône» des luttes féministes. A ce sujet, Gisèle Pelicot a lancé mercredi:

«Arrêtez de dire que je suis une icône. C'est malgré moi. Je suis une femme ordinaire qui a levé le huis clos.»

Depuis lundi, H. D. continue de nier toute intention de violer Gisèle Pelicot. Même après la diffusion mercredi d'une douzaine de courtes vidéos tournées par Dominique Pelicot ce 28 juin 2019 où l'accusé s'est rendu à leur domicile de Mazan (sud).

Avant leur projection, le président de la cour, Christian Pasta, avait soigneusement pris soin d'inviter les personnes sensibles à sortir.

«Peine à revoir»

On y voit l'accusé réaliser plusieurs actes sexuels sur une Gisèle Pelicot en sous-vêtements, portant des sandales et parfois un bandeau sur les yeux, totalement inerte et ronflant parfois fortement. H.D. et Dominique Pelicot chuchotent pour éviter de la réveiller. A aucun moment, la victime ne manifeste la moindre activité.

Interrogé par la cour, l'accusé, un ex-ouvrier de 44 ans, a fermement maintenu n'avoir «violé personne», disant avoir été «sous l'emprise» de Dominique Pelicot.

Ses avocats ont ensuite tenté d'appuyer sur le point central de leur défense, l'intentionnalité: «Vous aviez conscience de commettre un viol?».

«S'il avait dit: 'Viens, je vais te filmer, on va la violer', je serais jamais allé là-bas.»

«Ce procès doit être un procès ordinaire. C'est celui d'H.D.», a ensuite plaidé Stéphane Babonneau, l'un des avocats de Gisèle Pelicot, assurant qu'il «n'a jamais été question pour Gisèle Pelicot de réclamer vengeance» mais «juste qu'on reconnaisse ce dont elle a été victime».

«La peine est à revoir», a lancé aux neuf jurés populaires et aux trois magistrats professionnels son autre avocat, Antoine Camus, sous-entendant qu'il fallait, selon lui, alourdir celle prononcée en première instance.

Jeudi matin, le procès se terminera avec le réquisitoire puis les plaidoiries de la défense, avant le verdict. En première instance, 12 ans de prison avaient été requis contre l'accusé qui, poursuivi pour «viols aggravés», risque un maximum de 20 ans de réclusion. (sda/ats/afp)

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