Durant ces heurts, qui ont fait neuf blessés parmi les policiers, la RN141 menant à Angoulême a été bloquée par «une centaine de personnes», selon la préfecture. Elles s'en sont prises à des véhicules à coup de batte de baseball.
«Certains véhicules étaient occupés par des familles, en présence d'enfants mineurs», a souligné dans un communiqué le parquet, indiquant avoir recensé huit plaintes portant sur une dizaine de victimes. «Aucun des automobilistes n'a été violenté physiquement. Pour autant, plusieurs sont particulièrement choqués.»
Cibles de tirs de mortier et de cocktails Molotov, les forces de l'ordre ont fait usage de lanceurs de balles de défense (LBD) et de lacrymogènes. Les échauffourées ont cessé vers 4 heures du matin, dans la nuit de vendredi à samedi.
«C'est une guérilla urbaine», a dénoncé Émile Roger Lombertie, le maire LR de Limoges.
«Ce n'est pas une manifestation spontanée pour râler contre quelque chose. Il n'y a pas de prétexte. Rien. Il y a l'envie de détruire et de montrer que le territoire vous appartient», a-t-il insisté.
Huit des neuf policiers blessés souffrent d'acouphènes et le neuvième d'une blessure à une main, selon le parquet de Limoges.
Une enquête a été ouverte pour participation avec arme à un attroupement, violences sur fonctionnaires de police, extorsion aggravée et dégradations en bande organisée du bien d'autrui.
Le Val de l'Aurence est «connu» pour des trafics de stupéfiants mais «aucun élément ne permet de relier les événements de cette nuit avec une enquête récente sur des trafics de stupéfiants», a précisé la procureure locale.
Cette nuit d'échauffourées fait suite à d'autres heurts survenus dans la même zone le soir du 14 juillet.
Le maire décrit un «quartier de grande pauvreté avec des jeunes issus d'immigration» devenu selon lui «une zone de non-droit».
Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'envoi à Limoges de la compagnie de CRS 82, basée à Saint-Herblain (Loire-Atlantique) et spécialisée dans le maintien de l'ordre.
Samedi soir, les CRS se sont déployés et vers 22h00, le quartier était calme, selon une source policière. (ats)