Boualem Sansal de retour imminent à Paris
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, gracié et libéré mercredi par l'Algérie après un an de détention, va «plutôt bien», a-t-il indiqué jeudi soir dans une conversation téléphonique avec son confrère et soutien Kamel Daoud retranscrite dans Le Point.
«Mon agenda n'est pas consolidé, car il y a le côté politique qui passe avant, mais je vais être à Paris demain ou dans deux jours», a déclaré Boualem Sansal depuis Berlin, selon ces propos rapportés sur le site en ligne du magazine.
Kamel Daoud, écrivain franco-algérien et prix Goncourt 2024, explique avoir pu entrer en contact téléphonique avec Boualem Sansal par l'intermédiaire d'une de ses amies à Berlin. Âgé de 81 ans, Boualem Sansal était arrivé mercredi soir dans la capitale allemande pour y recevoir des soins médicaux avant un éventuel retour en France.
L'écrivain a assuré se porter «plutôt bien». «Je suis costaud, tu sais. Je ne vais pas être détruit par une petite année de prison».
Isolement en prison
Il a également évoqué les conditions de son emprisonnement, marquées par l'isolement. «J'étais comme coupé du monde, sauf les visites de Naziha», son épouse, a-t-il expliqué.
L'écrivain avait été condamné à cinq ans de prison pour «atteinte à l'unité nationale» après des propos tenus en octobre 2024 au média français d'extrême droite Frontières. Il y affirmait que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de certaines régions de l'ouest du pays, notamment Oran et Mascara, qu'il estimait avoir appartenu auparavant au Maroc.
Sa famille avait exprimé à plusieurs reprises son inquiétude pour la santé du romancier et essayiste, traité pour un cancer de la prostate.
Critiques à l'égard des islamistes
Figure primée de la littérature francophone nord-africaine, Boualem Sansal est connu pour ses critiques à l'égard des autorités algériennes et des islamistes. Il a obtenu la nationalité française en 2024.
Son incarcération avait envenimé une brouille entre Paris et Alger déclenchée en juillet 2024 lorsque la France a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
(ats/acu)
