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L'avenir du gouvernement Bayrou est plus incertain que jamais

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François Bayrou est sur le point de solliciter la confiance de l’Assemblée nationale sur son plan d’économies budgétaires.Keystone

L'avenir du gouvernement Bayrou est plus incertain que jamais

Le premier ministre François Bayrou jouera son va-tout le 8 septembre en sollicitant la confiance de l’Assemblée nationale sur son plan d’économies budgétaires. Cette annonce surprise, qui a déjà ébranlé la Bourse de Paris, s’accompagne d’appels à bloquer la France deux jours plus tard. Face à une gauche unie, à un Rassemblement national déterminé et à des socialistes encore indécis, l’avenir du gouvernement paraît plus incertain que jamais.
25.08.2025, 18:5325.08.2025, 19:54
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Le premier ministre français François Bayrou sollicitera la confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre. Il abat une nouvelle et périlleuse carte pour faire adopter son plan d'économies budgétaires, sur fond d'appels à bloquer la France le 10 septembre.

«J'ai demandé au président de la République, qui l'a accepté, de convoquer le Parlement en session extraordinaire le lundi 8 septembre» et «j'engagerai ce jour-là la responsabilité du gouvernement sur une déclaration de politique générale», a annoncé lundi le chef du gouvernement.

A cette occasion, «si vous avez une majorité, le gouvernement est confirmé. Si vous n'avez pas de majorité, le gouvernement tombe», a-t-il explicité après cette annonce surprise qui a provoqué une nette baisse de la Bourse de Paris.

Le RN, LFI et le Parti communiste ne voteront pas

Le premier ministre a été immédiatement pris au mot par le parti de gauche radicale La France insoumise (LFI), qui comptait déposer une motion de censure à la reprise des travaux parlementaires, les communistes mais aussi le Rassemblement national (RN), dont le président Jordan Bardella a prédit «la fin du gouvernement Bayrou».

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François Bayrou et son gouvernement sont sur la touche.Keystone

Le Rassemblement national «ne votera jamais la confiance à un gouvernement dont les choix font souffrir les Français», a affirmé lundi Jordan Bardella. «Nos compatriotes attendent une alternance et un retour aux urnes: nous y sommes prêts», a assuré Jordan Bardella sur. Son allié Eric Ciotti a également jugé «inenvisageable d'accorder la confiance» au gouvernement Bayrou.

A gauche, LFI et le Parti communiste français ne voteront pas non plus la confiance. «Désormais, chacun est au pied du mur et doit prendre position clairement. Les parlementaires insoumis voteront le 8 septembre pour faire tomber le gouvernement», a affirmé le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, sur X. «Le 8 septembre, il faudra faire tomber ce gouvernement», a renchéri Léon Deffontaines, porte-parole du PCF, sur le même réseau social.

Les Ecologistes se prononceront eux aussi «contre» le vote de confiance, qui est «de fait une démission», selon leur cheffe Marine Tondelier.

Les socialistes, sur lesquels le Premier ministre compte pour trouver d'éventuelles voies de compromis, ne se sont pas encore exprimés. Mais «selon toute probabilité, à l'unanimité du groupe socialiste, on votera contre, évidemment, cette déclaration de politique générale», a dit le député Philippe Brun. Le vote se fera à la majorité absolue des suffrages exprimés.

Une forme de va-tout qui pourrait précipiter la chute du gouvernement? La France traverse «un moment préoccupant et donc décisif», «un moment d'hésitation et de trouble» qui «impose une clarification», a justifié le chef du gouvernement. Quel scénario en cas de chute du gouvernement le 8 septembre? François Bayrou a renvoyé aux récentes déclarations d'Emmanuel Macron, qui semblait écarter une nouvelle dissolution.

Une manière aussi, pour lui, de tenter de reprendre la main alors que les mesures annoncées le 15 juillet, dont l'année blanche fiscale et la suppression de deux jours fériés, ont suscité une forte opposition.

Mais «ne débattre que des mesures, c'est oublier la nécessité du plan d'ensemble. Or, c'est le plan d'ensemble, sa nécessité et son urgence qui est la vraie question», a expliqué Bayrou, qui a évoqué un débat «dévoyé» et «déplacé». «Y a-t-il ou pas urgence nationale à rééquilibrer nos comptes publics et à échapper, parce que c'est encore possible, à la malédiction du surendettement (...)? Et cela en choisissant une trajectoire de retour à la maîtrise de la dette en quatre ans d'ici à 2029, en dépensant moins et en produisant plus», a martelé le premier ministre d'un ton grave et solennel.

Approche en deux temps

François Bayrou a aussi évoqué les appels à bloquer le pays le 10 septembre, nés sur les réseaux sociaux et les messageries, et désormais soutenus par la gauche.

«La France, ce n'est pas ceux qui veulent l'abattre par le désordre, c'est ceux qui veulent la construire par le courage et la générosité»
François Bayrou

Tout à sa volonté de recadrer le débat, il n'a pas abordé le fond des mesures qui composeront son budget.

Le premier ministre, qui a été reçu par Emmanuel Macron jeudi à Brégançon (sud), plaide pour une approche en deux temps. D'abord, le vote de confiance à l'Assemblée, puis si son gouvernement y survit, la discussion sur le détail des mesures. Il est notamment attendu sur les contours de la «contribution des plus fortunés» évoquée le 15 juillet.

Il est «prêt à bouger» sur le sujet, assure un de ses soutiens, alors que des membres du MoDem rappellent leur opposition à la suppression de l'ISF en 2017. Suffisant pour s'entendre avec le PS? «En l'état, rien ne va et c'est la censure assurée», réaffirmait dimanche le député Arthur Delaporte, ajoutant que les socialistes présenteraient des «propositions alternatives» dans les «prochains jours».

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