Mauvaise nouvelle pour ce célèbre braqueur français
Le Conseil d'Etat français estime que le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd peut être maintenu à l'isolement dans la prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne) et a annulé un jugement qui demandait la suspension de cette mesure.
Le 6 octobre dernier, le juge des référés du tribunal administratif de Caen avait demandé la suspension du placement à l'isolement de Rédoine Faïd, citant «une dégradation inquiétante de l’état de santé psychique» du détenu et soulignant qu«'il est maintenu à l'isolement sans discontinuer depuis plus de cinq ans». Mais le Conseil d'Etat, dans une décision rendue vendredi, estime que «le juge des référés du tribunal administratif de Caen a entaché son ordonnance de dénaturation des pièces du dossier». La haute juridiction a donc ordonné son annulation.
Le Conseil d'Etat s'appuie notamment sur le fait que des «mesures correctrices prises par l'administration pénitentiaire» ont permis de «mettre fin au caractère indigne» des conditions de détention de Rédoine Faïd et que les avis médicaux ne font «pas apparaître que l'état psychiatrique, psychologique et physique» du détenu soit «incompatible, à court terme, avec le maintien de son placement à l'isolement».
Des conditions de détention «contraires à la dignité»
Cette décision du Conseil d'Etat «implique que Rédoine Faïd peut être remis à l'isolement à tout moment», a expliqué à l'AFP son avocat, Me Benoît David, qui se dit «outré». Mais si l'administration pénitentiaire décide de remettre son client à l'isolement, «il faudra qu'elle justifie cette décision alors que pendant deux mois, il a été détenu dans des conditions normales et que tout s'est bien passé», a-t-il argumenté.
Surnommé «le roi de la belle» en raison de deux évasions spectaculaires, en 2013 à l'explosif et en 2018 par hélicoptère, Rédoine Faïd, 53 ans, a été placé à l'isolement pendant une période cumulée de près de douze ans depuis son incarcération.
Fin juillet, la justice avait déjà exigé l'assouplissement des conditions de détention de Rédoine Faïd, alors incarcéré dans la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Ses conditions de détention y étaient jugées «contraires à la dignité de la personne humaine de par leur combinaison, leur durée et l'absence de perspectives concrètes et objectifs réalisables donnés au détenu», selon la chambre d'application des peines de la cour d'appel de Douai.
Mais dès le 21 août, le détenu a été transféré dans la prison de Condé-sur-Sarthe, jumelle de Vendin-le-Vieil. (jzs/afp)
