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Les agriculteurs français attendent de pied ferme les annonces de l'Etat

Les agriculteurs français attendent de pied ferme les annonces de l'Etat

La mobilisation des agriculteurs français s'est amplifiée mercredi avec une multiplication des blocages pour obtenir des «réponses concrètes» du gouvernement, à la veille d'une réunion à Bruxelles sur une grogne qui touche d'autres grands pays agricoles européens.
25.01.2024, 07:5225.01.2024, 07:52
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La Commission européenne réunira jeudi organisations agricoles, secteur agroalimentaire, ONG et experts pour tenter de calmer la colère des agriculteurs qui menace de prendre de l'ampleur.

En Pologne, des agriculteurs ont bloqué plus de 160 routes à travers le pays, pour dénoncer les importations «incontrôlées» de produits agroalimentaires ukrainiens et demander une révision de la Politique agricole commune. Et à Bruxelles, des organisations flamandes ont manifesté mercredi, tandis qu'un syndicat agricole a annoncé vouloir organiser des «barrages filtrants» la semaine prochaine en Wallonie.

Sous pression, le gouvernement français a dit avoir «entendu l'appel» et promet des annonces «dans les jours à venir». La principale organisation syndicale FNSEA a prévenu que les demandes des agriculteurs représentaient une enveloppe de «plusieurs centaines de milliers d'euros».

Des réponses cette semaine

La porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, a évoqué des pistes à l'étude sur la fiscalité du gazole non routier (GNR) et «les avances de trésorerie». Le nouveau premier ministre Gabriel Attal, qui s'est engagé à se rendre «très rapidement sur le terrain», avait dit mardi plancher sur la rémunération des agriculteurs par les industriels et les grandes surfaces, ainsi que sur une simplification administrative.

Il réunira jeudi les ministres de l'Agriculture, de la Transition écologique et de l'Economie. Il devrait se faire des premières annonces jeudi ou vendredi, a-t-on appris de sources concordantes au sein de l'exécutif, avec un déplacement attendu avant le weekend.

Endeuillé par les décès accidentels d'une éleveuse et de sa fille mardi sur un barrage routier, le mouvement dit y avoir puisé une «rage» supplémentaire.

Marges de la grande distribution, jachères, pesticides, normes environnementales, autorisations administratives, prix du gazole... Cultivateurs et éleveurs n'ont pas tous les mêmes demandes mais partagent un même malaise, écartelés entre désir de produire et nécessité de réduire leur impact sur la biodiversité et le climat.

Mal-être et ras-le-bol

«C'est un ras-le-bol général, ça fait des mois qu'on essaie de le dire à nos politiques mais rien ne bouge», a déclaré à l'AFP Julien Duchateau, agriculteur dans le Pas-de-Calais (nord). «Il y a un sacré mal-être chez les paysans», a aussi relevé Patricia Dagoré, agricultrice au Pays basque (sud-ouest) et membre du syndicat majoritaire FNSEA.

Egalement dans le Sud-Ouest, des manifestants ont lancé un ballot de paille dans un restaurant McDonald's d'Agen, tandis que 200 tracteurs bloquaient la rocade de Bordeaux depuis mercredi matin. De multiples ronds-points, péages ou bretelles d'autoroutes ont été occupés ces dernières heures, sans compter les opérations escargots, dans de nombreuses régions ou l'interception d'un camion espagnol dont le chargement - des légumes surgelés - a été vidé sur la route.

La porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot a assuré qu'il n'était «pas question de venir empêcher» les blocages routiers, une «mansuétude» que n'a pas manqué de noter l'écologiste Yannick Jadot... (sda/ats/afp)

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