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Guerre contre l'Ukraine

Les Européens donnent leur feu vert pour «réarmer l'Europe»

Sommet européen à Bruxelles sur l'aide à l'Ukraine
Antonio Costa, président du Conseil européen, Volodymyr Zelensky et Ursula von der, présidente de la Commission européenne, à BruxellesImage: www.imago-images.de

Les Européens donnent leur feu vert pour «réarmer l'Europe»

Déterminés à réagir face au désengagement américain, les dirigeants de l'UE ont affiché jeudi à Bruxelles leur volonté de renforcer les capacités de défense du continent. Ils ont accepté le plan de la Commission européenne.
07.03.2025, 06:1607.03.2025, 06:16
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«Nous allons de l'avant de façon décisive vers une Europe de la défense forte et plus souveraine», s'est félicité Antonio Costa, président du Conseil européen à la fin du sommet exceptionnel.

Les 27 ont donné leur feu vert au plan de la Commission européenne, baptisé «Réarmer l'Europe», qui vise à mobiliser quelque 800 milliards d'euros, soulignant «la nécessité d'accroître substantiellement les dépenses en matière de défense».

Appelant la commission à transcrire rapidement ces idées en propositions concrètes, ils se sont engagés à examiner en priorité la proposition de mettre à disposition quelque 150 milliards d'euros sous forme de prêts.

Parmi les autres pistes, la possibilité pour les Etats membres d'accroître sensiblement leurs dépenses militaires sans que cela soit pris en compte dans le calcul de leur déficit public, en principe limité à 3% de leur produit intérieur brut (PIB).

Trump remet en doute, Macron tente de rassurer

Dans une illustration frappante des doutes croissants des Européens sur l'attitude des Etats-Unis, le président américain Donald Trump a une nouvelle fois jeudi remis en cause l'engagement américain au sein de l'OTAN.

Estimant que son pays ne devait pas venir au secours de ceux qui, à ses yeux, ne dépensent pas assez pour leur propre défense, il s'est aussi ouvertement interrogé sur le fait de savoir si la France par exemple viendrait en aide aux Etats-Unis.

«Nous avons toujours été là l'un pour l'autre. Nous sommes des alliés loyaux et fidèles», a rétorqué le président français Emmanuel Macron, soulignant que la France éprouvait «respect et amitié» pour les Etats-Unis et leurs dirigeants et était «en droit de réclamer la même chose».

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«Nous sommes très reconnaissants de ne pas être seuls. Et ce ne sont pas seulement des mots. Nous le ressentons», avait lancé le président ukrainien à son arrivée à Bruxelles. Dans un contraste saisissant avec l'image d'un Donald Trump menaçant dans le bureau ovale, il était entouré du président du Conseil européen António Costa et de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui ont insisté sur leur détermination à soutenir Kiev.

Viktor Orban seul au monde

L'Europe et l'Ukraine sont à un «moment décisif», a martelé cette dernière, promettant de donner aux Ukrainiens «les moyens de se protéger et d'oeuvrer en faveur d'une paix juste et durable». En écho, le chancelier allemand Olaf Scholz a refusé toute paix qui serait «imposée».

Sans surprise, le premier ministre hongrois nationaliste Viktor Orban, ardent soutien de Donald Trump, n'a pas donné son aval aux conclusions écrites sur l'Ukraine, qui ont donc été validées par 26 Etats-membres, et non 27. «Un pays isolé ne crée pas une division», a commenté António Costa.

Ce texte souligne notamment qu'«il ne peut y avoir de négociations sur l'Ukraine sans l'Ukraine».

Dans un contexte géopolitique totalement chamboulé, les initiatives se multiplient. L'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé qu'il rencontrerait une délégation ukrainienne la semaine prochaine, à Ryad ou à Jeddah, pour définir «un cadre pour un accord de paix et un cessez-le-feu initial». La rencontre est prévue mardi, a précisé un responsable ukrainien à l'AFP.

Réunion à Paris mardi

Près d'une semaine après la très vive altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, les deux parties manifestent leur volonté de reprendre le dialogue. Selon Witkoff, le locataire de la Maison-Blanche a estimé que la lettre rédigée par le chef de l'Etat ukrainien comportait «des excuses» et était «un premier pas très positif».

Quelques heures plus tôt, le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte s'est dit «prudemment optimiste» sur la tournure que prenait la séquence mouvementée entre l'Ukraine et les Etats-Unis, avant de recevoir chez lui à Bruxelles le président ukrainien.

Londres a de son côté annoncé discuter avec une vingtaine de pays «intéressés» à contribuer à un maintien de la paix dans le cadre d'un éventuel accord avec la Russie. Paris réunira mardi des chefs d'état-major des armées des nations européennes prêtes à garantir un futur arrêt des combats sur le sol ukrainien. (jzs/ats)

L'Ukraine utilise des leurres plus vrais que nature
Video: watson
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