Récemment, le sort tragique des soldats nord-coréens engagés à Koursk a été rendu public. Selon les services secrets sud-coréens (NIS), Kim Jong Un aurait envoyé jusqu’à 12 000 hommes en renfort à son allié russe, dans le but d’expulser les troupes ukrainiennes de la région frontalière. Malgré ces efforts, le succès n’est pas au rendez-vous, et la vie des soldats nord-coréens semble avoir encore moins de valeur que celle de leurs camarades russes.
👉 Suivez en direct la guerre contre l'Ukraine 👈
D’après le NIS, environ 300 Nord-Coréens auraient déjà perdu la vie dans les combats, tandis que 2 700 autres auraient été blessés. Pour dissimuler leur présence et ces lourdes pertes, les autorités russes brûleraient même les corps des soldats, rendant presque impossible pour leurs familles d’apprendre ce qu’il leur est arrivé. Quant à la capture, elle reste rare parmi les Nord-Coréens.
Le week-end dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé que ses troupes avaient capturé deux Nord-Coréens vivants à Koursk, une première. Il a également partagé des images et une vidéo de leur interrogatoire. Cette information a ensuite été confirmée par le NIS. Cependant, lors d’une précédente tentative de capture, les prisonniers nord-coréens avaient succombé à leurs blessures.
La raison principale expliquant le faible nombre de prisonniers serait un ordre cruel donné par le Kremlin: les soldats nord-coréens sont encouragés à se suicider plutôt que de se rendre aux Ukrainiens. Un comportement confirmé par des soldats ukrainiens. Juri Bondar, de la 80ᵉ brigade aéroportée, décrit la méthode:
Les premiers rapports laissaient croire que les troupes nord-coréennes étaient composées de jeunes recrues inexpérimentées. On racontait que ces soldats, en formation en Russie, passaient leur temps à boire ou à visionner massivement des contenus pour adultes, un luxe inexistant dans leur pays fermé. Les images diffusées sur les réseaux sociaux montraient des hommes en mauvaise forme physique, accentuant cette impression.
Mais les récits des soldats ukrainiens sur le terrain racontent une tout autre histoire. Selon le porte-parole militaire ukrainien Yaroslav Chepurnyi, ces soldats ne sont pas de la «chair à canon», mais des infanteristes aguerris: «Ils sont jeunes, en bonne condition physique, courageux et savent manier les armes. Ils sont très disciplinés, tout ce qu’on attend d’un bon soldat d’infanterie». Juri Bondar abonde dans ce sens:
Les anciens soldats nord-coréens corroborent ces affirmations. L’un d’eux, un transfuge connu sous le pseudonyme «Kim», explique que les soldats envoyés à l’étranger subissent un véritable lavage de cerveau.
La peur des représailles contre leur famille semble également motiver ces soldats à aller jusqu’au bout. Selon Yang Uk, expert en défense, cette peur est omniprésente.
Traduit et adapté de l'allemand par Léon Dietrich