Catho ou non, je n'arrêterai pas d'écrire sur le pape
Un article dans lequel je remettais en perspective ce qu'a réellement fait le pape François en faveur de la cause féminine n'a manifestement pas plu à ce lecteur, qui m'a suggéré de... déménager. Je n'ai aucune intention de faire mes cartons, ni d'arrêter d'écrire sur le sujet. C'est même l'inverse. Voici la réponse de la bergère au berger.
Si l'on en croit ce monsieur qui s'est glissé dans mes DM, écrire sur le pape, l'Eglise (ou les abus sexuels en son sein par exemple?) est un art réservé aux «citoyens catholiques». Ah bon. «I guess I never got the memo» (citer Miley Cyrus, check, voilà un bon lundi en perspective).
Voici donc l'article en question (👆🏾), le courriel de cet homme, et ma réponse, car si elle est adressée à ce monsieur, elle est valable pour quiconque aurait envie de dire à un(e) journaliste sur quels sujets il ou elle est en droit d'écrire ou non. «A bon entendeur», comme on dit dans les groupes Facebook après une embrouille.
Le lecteur
Il serait sage de laisser aux citoyens catholiques et aux cantons catholiques le soin de commenter ce qui est souhaitable ou non au sein de l’Eglise. Si vous avez un problème avec l’Eglise catholique, vous pouvez toujours vous domicilier dans un canton protestant, le canton de Vaud ou le canton de Zurich par exemple…
Et si vous êtes athée, il y a les deux cantons laïcs de Genève et de Neuchâtel… ou alors la France.
Monsieur,
Je vous remercie pour votre courriel, qui m’a sincèrement réjouie: il illustre précisément pourquoi il est nécessaire et salutaire que des voix diverses – y compris, et peut-être surtout, celles qui ne se réclament pas d'un catholicisme militant – s'expriment sur des sujets touchant l’Eglise catholique.
Que vous estimiez que seuls les «citoyens catholiques» puissent commenter l'Eglise catholique est une vision aussi touchante qu’anachronique. Permettez-moi de vous rappeler qu'en Suisse, la liberté d'expression ne dépend ni de la confession religieuse ni du canton de résidence.
Cette liberté fondamentale m'autorise à commenter l'actualité religieuse, liberté d’expression que je continuerai d’exercer pleinement, que cela vous plaise ou non, et ce, depuis n'importe quel canton – catholique, protestant, laïc ou imaginaire.
Quant à votre suggestion de me domicilier ailleurs, je vous remercie de votre sollicitude, mais je n'ai nul besoin de changer d'adresse pour écrire ce que je pense. Et je compte bien continuer à le faire, avec d'autant plus de conviction que certaines réactions confirment que ces textes sont nécessaires.
A vrai dire, votre tentative de m'assigner un lieu de résidence en fonction de mes opinions en dit bien plus sur votre conception de la liberté que sur la mienne.
Enfin, en tant que femme, je revendique pleinement le droit d'interroger et de questionner la place qui est faite aux femmes dans toutes les sphères de pouvoir – religieuses incluses. Et je continuerai de le faire, avec ou sans votre bénédiction.
Je vous souhaite une bonne continuation – dans votre canton, votre siècle, et votre système de pensée.
Bien à vous,
Margaux Habert
Nota bene
A la suite de cet échange, notre lecteur nous a adressé une seconde missive que nous avons décidé de ne pas publier en raison de propos inacceptables.
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«La liberté de la presse n'a jamais été aussi menacée»
La pression économique exercée sur les médias dans le monde menace considérablement la liberté de la presse, selon Reporters sans frontières. La Suisse garde la 9e place du classement annuel.
«La liberté de la presse n'a jamais été aussi menacée que cette année», écrit vendredi Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué. L'ONG a donc qualifié pour la première fois la situation mondiale de la liberté de la presse de «difficile». En cause? La pression économique exercée sur les médias pratiquement partout dans le monde.