Les diocèses italiens ont enregistré 69 affaires d'agressions sur des mineurs ou des adultes vulnérables en 2023 et 2024. La plupart ont eu lieu dans le cadre de paroisses, selon un rapport rendu public mercredi par la conférence des évêques d'Italie.
D'après ce rapport de 98 pages destiné à faire le point sur la lutte contre les agression sexuelles au sein de l'Eglise italienne, ces 69 affaires concernent 118 victimes présumées, dont un tiers avaient entre 10 et 14 ans.
En 2022, 54 victimes potentielles avaient été dénombrées dans le cadre de 32 affaires. Onze des 69 affaires mentionnées dans le rapport de mercredi concernent des relations sexuelles, 19 des agressions sexuelles et 25 des attouchements.
Sur les 67 auteurs présumés de ces actes, 44 sont des membres du clergé, le reste étant notamment des laïcs travaillant dans des paroisses. Agés en moyenne de 50 ans, ce sont tous des hommes à l'exception de deux femmes.
Confronté à une avalanche de scandales de pédocriminalité à travers le monde, le défunt pape François avait livré une bataille contre ce fléau dès 2019.
Certains déplorent toutefois le manque d'envergure des actions entreprises et, pour ce qui concerne l'Italie, l'absence d'enquêtes au niveau national comparables à celles ouvertes dans d'autres pays comme la France.
Selon la conférence des évêques d'Italie, la hausse du nombre potentiel des victimes et des auteurs de telles agressions «peut être interprétée comme l'émergence de faits et de situations qui restaient cachés par le passé».
L'an dernier, 373 personnes ont demandé des informations, du soutien ou d'autres services auprès d'un des 103 «centres d'écoute» chargés dans les diocèses de soutenir les victimes et gérés par des psychologues et des éducateurs.
Le Vatican ne contraint pas les évêques à signaler automatiquement les agressions à la police.
Selon le rapport, au cours des deux dernières années, la formations des prêtres et autres religieux et personnes impliquées dans les activités pastorales a progressé, notamment pour ce qui concerne les méthodes en vue d'identifier les agressions et de soutenir les victimes.
Le rapport observe toutefois un manque de collaboration avec les autorités locales (police, services sociaux ou écoles), près de 82% des diocèses reconnaissant ne pas collaborer avec des entités n'appartenant par l'Eglise.
Un responsable cité par le rapport souligne la nécessité d'une «attitude plus transparente et courageuse de l'Eglise dans la reconnaissances des affaires d'agression survenues dans sa propre sphère.» (ats/afp/svp)