C'était peut-être le seul lapsus à ne pas commettre, mais Joe Biden l'a fait. Aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky lors du sommet de l'OTAN à Washington, il a réalisé sa méprise et s'est rapproché du micro pour rectifier le tir: «Il va battre le président Poutine. Le président Zelensky. Je suis tellement concentré sur le fait de battre Poutine.»
Un lapsus bientôt suivi, quelques heures plus tard, d'une seconde gaffe, tout aussi embarrassante. Lors d'une conférence de presse très attendue, après avoir répété qu'il reste le candidat «le plus qualifié» pour la présidentielle de novembre, il s'est emmêlé les pinceaux en évoquant le «vice-président Trump» au lieu de sa colistière, Kamala Harris.
HAHAHA holy sh*t Joe Biden just called Kamala Harris "Vice President Trump" pic.twitter.com/T2IzSEGsRn
— End Wokeness (@EndWokeness) July 11, 2024
Un trébuchement qui pas manqué de régaler l'intéressé. «Beau boulot, Joe!», a ironisé dans la foulée Donald Trump sur son réseau Truth Social.
Cette fois, Joe Biden ne s'est pas repris. Toutefois, lapsus exceptés, le président de 81 ans n'a pas perdu pied lors de cette conférence très attendue. Bien qu'il se soit interrompu pour toussoter et bafouiller à plusieurs reprises, il a démontré sa maîtrise de dossiers internationaux, sans notes ni prompteur. En clair, rien de comparable avec son débat calamiteux du 27 juin face à son rival républicain, Donald Trump.
Malgré une relative bonne performance générale, la candidature du démocrate à un second mandat reste précaire. Sitôt son échange d'une heure avec les journalistes terminée, deux démocrates supplémentaires lui ont demandé de céder la place.
Selon le New York Times, l'équipe de campagne de Joe Biden et de sa colistière Kamala Harris a commencé à mener discrètement des sondages sur les chances de la vice-présidente, âgée de 59 ans, face à Donald Trump.La chaîne CBS affirme elle que de nombreux parlementaires démocrates sont déjà prêts à demander publiquement un retrait, comme la dizaine d'élus qui l'ont déjà fait.
Dans un sondage Ipsos diffusé jeudi par le Washington Post et ABC, 67% des personnes interrogées estiment que le président américain devrait retirer sa candidature. Parmi les seuls électeurs démocrates, c'est aussi l'opinion majoritaire, à 56%.
Des mauvais sondages que Joe Biden continue de balayer d'un revers de main, répétant qu'il est «le plus qualifié» pour l'emporter en novembre. «Il y a d'autres gens qui pourraient aussi battre Trump, mais c'est terriblement difficile de partir de zéro», a-t-il lancé, à quatre mois du scrutin présidentiel. «Je suis déterminé à être candidat, mais je pense qu'il est important d'apaiser les peurs», a-t-il reconnu, en promettant de faire campagne activement.
Le dirigeant démocrate, dont l'acuité mentale et la résistance physique font l'objet de vifs débats, a seulement reconnu qu'il fallait qu'il «se ménage un peu plus». «J'ai eu trois examens neurologiques intenses et conséquents» menés par un neurologue, le dernier «en février», a-t-il spécifié. «Ils disent que je suis en bonne forme». (mbr avec ats)