Une source proche du Hezbollah a affirmé vendredi qu'Ibrahim Aqil, chef de l’unité d’élite du Hezbollah, avait été tué lors d'une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth. Israël a confirmé avoir mené une frappe « ciblée » sur la ville, alors que le conflit à Gaza se déplace vers le Liban. Il s'agit de la troisième frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, revendiqué ou attribué à Israël.
Cette attaque survient après que le mouvement islamiste, soutenu par l'Iran, a ouvert un nouveau front dans le sud du Liban, il y a environ un an, «en soutien» au Hamas dans sa guerre contre Israël à Gaza.
L'armée israélienne a parlé d'une « frappe ciblée » sur Beyrouth. Trois personnes ont été tuées et 17 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.
Après les spectaculaires explosions, attribuées à Israël, d'appareils de transmission utilisés par des membres du Hezbollah mardi et mercredi. Depuis jeudi, les échanges de tirs se sont intensifiés entre l'armée israélienne, qui a mené des dizaines de frappes dans le sud du Liban, et le mouvement islamiste.
Dans le sud du Liban, des habitants de localités frontalières ont décrit des bombardements, «d'une intensité jamais vue» au cours de l'année écoulée. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait assuré jeudi un « terrible châtiment » pour Israël suite aux explosions d'appareils de transmission.
Au vu de la situation, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence ce vendredi, tandis que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a décidé de reporter son voyage prévu aux États-Unis.
Jeudi soir, Israël a intensifié ses raids aériens dans le sud du Liban, visant des systèmes de lance-roquettes du Hezbollah. Des habitants, comme Zeina Harb, enseignante à Zawatar El Sharqiya, raconte la «panique» qui s'est emparée des habitants depuis l'explosion des bipeurs, mais veut encore espérer «que la guerre ne s'étendra pas». Elle se souvient:
Mardi, une première vague d'explosions de bipeurs a eu lieu après qu'Israël a annoncé l'élargissement de ses objectifs militaires jusqu'à la frontière avec le Liban, dans le but de permettre le retour des habitants déplacés par les violences.
Les principaux objectifs affichés jusqu'à présent étaient la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et le retour des otages retenus dans le territoire palestinien. En réponse, Hassan Nasrallah a affirmé, «vous ne pourrez pas ramener les habitants du nord» chez eux, a rétorqué Hassan Nasrallah. «Le front du Liban avec Israël restera ouvert jusqu'à la fin de l'agression à Gaza», a-t-il affirmé.
Selon un responsable libanais de la sécurité, les appareils de transmission utilisés par des membres du Hezbollah «étaient préprogrammés pour exploser». Une enquête préliminaire des autorités libanaises indique que ces appareils ont été piégés avant d'entrer au Liban, selon une lettre de la mission libanaise à l'ONU vue jeudi par l'AFP. Le chef de la diplomatie libanaise, Abdallah Bou Habib, a déposé une plainte auprès du Conseil de sécurité, qualifiant l'incident d'« agression cyberterroriste israélienne » et de « crime de guerre ».
En réponse, les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ont promis «une réponse écrasante du front de la résistance», le nom donné par l'Iran aux groupes armés de la région hostile à Israël.
Pendant ce temps, les bombardements se poursuivent sur la bande de Gaza assiégée, où deux frappes israéliennes ont fait au moins 14 morts vendredi matin, selon la Défense civile. L'une d'elles a visé une maison du camp de Nousseirat, dans le centre du territoire, faisant huit morts, tandis que six personnes, dont des enfants, ont été tuées dans le bombardement d'un immeuble dans la ville de Gaza, dans le nord, selon cette source. (lal/ats)