Décidément, Shahzada Dawood n'a pas eu de chance. Pas seulement parce que l'homme d'affaires britannique de 48 ans vient de disparaître dans les abysses, en compagnie de son fils aîné de 19 ans et de trois autres inconnus, au cours d'une expédition qui devait leur permettre de voir le Titanic de leurs propres yeux.
Non. En 2019, le magnat d'origine pakistanaise a déjà failli connaître une fin tragique. Selon son épouse, des années avant que Shahzada Dawood et son fils ne s'évanouissent au large de Terre-Neuve, sa famille a vécu un autre cauchemar. Pas en mer, mais dans les airs.
L'épisode, repéré par le Daily beast sur le site internet de Christine Dawood, la femme de Shahzada, est raconté par la compagne du magnat pakistanais disparu en personne. Le traumatisme a été si terrible qu'il a convaincu l'ancienne ingénieure en textiles de changer totalement de trajectoire, et se reconvertir en «coach de vie».
«J'aurais dû m'en douter lorsqu'ils ont annulé notre vol et nous ont mis sur le suivant», débute Christine. «Nous aurions dû accepter le signe, rentrer à la maison et prendre un long et copieux petit-déjeuner. Mais nous ne l'avons pas fait, et ce vol est devenu l'un des plus mémorables de ma vie.»
Le vol se serait déroulé sans incident, jusqu'au moment de l'atterrissage. Au moment où s'enclenchent les signaux lumineux annonçant l'approche imminente de l'avion, l'appareil plonge. Les passagers poussent un cri. «Un cri simultané, qui s'est transformé en gémissement, puis en silence.»
Le premier plongeon dans le vide est suivi d'un second, puis de tremblements. Secouée de toutes parts, Christine s'agrippe à ses accoudoirs, comme si cela pouvait faire une différence.
Alors, en son for intérieur, la passagère malheureuse conclut un marché. Avec Dieu, l'univers, tout ce qui peut l'entendre. Sa promesse?
Après un troisième plongeon et de nouvelles secousses, la tête de Christine heurte la vitre. Puis, une annonce. Le commandant de bord annonce qu'il va tenter d'atterrir sous un autre angle. Les moteurs rugissent. L'appareil reprend de la hauteur.
Christine jette un coup d'œil sur sa gauche. A ses côtés, son mari. Leurs yeux se croisent, leurs mains s'agrippent.
Les tremblements recommencent, plus fort encore, si c'est possible. Entre deux prières, l'avion atterrit miraculeusement. La force de la poussée qui ralentit l'avion ramène Christine à la réalité.
Incapable de bouger, Christine sent une pression sur sa main. «J'ai entendu quelqu'un me parler, mais je suis restée figée. C'est alors que j'ai compris que ma vie avait changé et qu'elle ne serait plus jamais la même.»
Remis de leurs émotions, le riche businessman et son épouse, parents de deux enfants, ont repris le cours de leurs existences, dans le Surrey. «Mon mari m'a dit plus tard qu'il pensait à toutes les occasions qu'il avait manquées et à tout ce qu'il voulait encore enseigner à nos enfants», écrit encore Christine sur son blog de coach de vie.
Il faut croire que Shahzada Dawood a été rattrapé par son destin, ce dimanche, au moment de s'enfoncer sous la surface de l'Atlantique Nord. Ce jeudi, le Britannique de 48 ans et son fils aîné, Suleman ont été déclarés «malheureusement perdus» par la compagnie Ocean Gate
(mbr)