L'Onu, qui fait face à des contraintes budgétaires accrues, pourrait réduire les effectifs du secrétariat de 20% dans le cadre de la réforme engagée pour rendre l'organisation plus efficace, selon un mémo interne vu par l'AFP jeudi. Cela correspond à la suppression de milliers de postes.
«Le secrétaire général a fixé un objectif ambitieux, atteindre une réduction significative (entre 15% et 20%) du budget ordinaire pour 2026, y compris une réduction de 20% des postes pour le secrétariat», écrit le contrôleur des finances de l'Onu, Chandramouli Ramanathan, dans ce message adressé cette semaine à des dizaines de chefs de départements.
Le budget ordinaire de l'Onu pour 2025 se monte à 3,7 milliards de dollars. Le secrétariat, un des organes principaux chargé de nombreuses tâches confiées par l'assemblée générale ou le Conseil de sécurité, employait à la fin 2023 quelque 35 000 personnes principalement à New York, mais aussi à Genève, Vienne ou Nairobi.
Dans le cadre de l'initiative «ONU80», destinée à améliorer l'efficacité de l'organisation dans un contexte budgétaire difficile, son secrétaire général António Guterres a récemment prévenu que des changements «douloureux» s'annonçaient, y compris en termes d'effectifs, évoquant un nombre de 20%.
Le mémo daté du 27 mai demande à tous les chefs de département de dresser d'ici au 13 juin leur liste respective de postes à supprimer, en se concentrant sur les chevauchements, les duplications ou les fonctions «non critiques».
Les réductions d'effectifs, s'ils sont approuvés par l'assemblée générale qui devra adopter le budget 2026, entreront en vigueur le 1er janvier 2026 pour les postes déjà vacants, plus tard et en accord avec les règles internes pour les postes occupés.
Le mémo précise que des agences comme le haut commissariat pour les réfugiés, l'agence de l'Onu pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) et Onu-Femmes, qui reçoivent des financements du budget régulier de l'Onu, recevront des instructions séparées.
L'Onu fait face depuis des années à une crise chronique des liquidités, liée au fait que certains Etats membres ne paient pas la totalité de leur contribution et que d'autres ne paient pas à temps. Ainsi, les Etats-Unis, premiers contributeurs au budget ordinaire de l'Onu (à hauteur de 22%), accumulaient à la fin janvier des arriérés de 1,5 milliard de dollars, selon un porte-parole de l'organisation. Et en 2024, la Chine, deuxième contributeur (20%), n'a payé son dû que fin décembre. (ats)