Les scientifiques mentionnent souvent la météorite qui a frappé la Terre il y a 66 millions d'années, provoquant une catastrophe mondiale qui a conduit à l'extinction des dinosaures et de nombreuses autres espèces. Mais, selon de nouvelles recherches, il ne s'agit pas du plus grand objet céleste à avoir heurté notre planète.
Un rocher 50 à 200 fois plus gros s'est écrasé il y a environ 3,26 milliards d'années et a entraîné des destructions inimaginables, selon une étude récemment publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Mais contrairement à l'impact qui a tué les dinosaures, cet événement aurait à moyen terme profité à la vie sur Terre, estiment les chercheurs.
Ils en ont observé les conséquences grâce à des échantillons de roches anciennes provenant du Barberton Greenstone Belt, une région du nord-est de l'Afrique du Sud. Les analyses ont révélé une régénération rapide après cet événement.
Pourquoi? La météorite aurait apporté une grande quantité de phosphore, un nutriment essentiel pour les microbes et un élément clé dans la formation de molécules responsables du stockage et de la transmission des informations génétiques.
De plus, l'impact aurait probablement déclenché un tsunami qui a balayé la planète, fracturant les fonds marins et inondant les côtes. Une grande partie de l'énergie dégagée aurait alors été convertie en chaleur, faisant grimper en flèche la température atmosphérique, à tel point que «la couche supérieure des océans aurait commencé à bouillir», précise Drabon.
«Imaginez d'énormes bombes d'engrais», poursuit la chercheuse. Le tsunami aurait mélangé les eaux profondes - riches en fer - avec celles des couches supérieures, créant un environnement idéal pour de nombreuses espèces de microbes. Le fer fournissant en effet une source d'énergie pour ces formes de vie.
Cependant, tous les organismes n'ont pas survécu, comme l'ont découvert les chercheurs:
Sa force était telle que les sédiments et les roches au point d'impact se sont vaporisés. «Ce nuage de vapeur de roches et la poussière ont obscurci le ciel en quelques heures, plongeant la planète dans l'obscurité».
Selon Nadja Drabon, il aurait fallu plusieurs décennies pour que la poussière retombe et que l'atmosphère se refroidisse suffisamment. Les microbes dépendants de la lumière solaire, vivant dans les eaux peu profondes, auraient, eux, été décimés dans l'intervalle.
(Adaptation française: Valentine Zenker)