Jennifer Robinson est issue d'une famille australienne de la classe moyenne. Elle a grandi à Berry, une petite ville côtière de Nouvelle-Galles du Sud. Son père entraînait des chevaux de course, sa mère travaillait comme enseignante et sauveteuse. Jennifer Robinson est allée à l'école publique où elle a appris l'indonésien, ce qui a marqué le début d'une grande passion et, plus tard, de sa carrière internationale.
Aujourd'hui, cette avocate de 43 ans travaille dans un cabinet londonien de renom et s'est spécialisée dans les médias et les droits de l'homme, notamment dans la région asiatique. Sa liste de clients – outre Julian Assange – est longue et variée:
L'engagement de Jennifer Robinson ne se limite pas à des cas internationaux de haut niveau. En Australie, elle a par exemple soutenu la famille d'un homme de 26 ans, décédé en 2015 dans des circonstances douteuses lors de sa garde à vue près de Sydney. Le cas de David Dungay Jr. avait suscité des accusations de violences policières à caractère raciste dans le pays. Avec l'aide de Robinson, les proches du jeune homme ont désormais déposé, entre autres, une plainte devant un organe des Nations unies chargé des droits de l'homme.
Mais son cas le plus éminent a eu une influence déterminante sur la vie de Jennifer Robinson pendant des années. Son lien avec Julian Assange a commencé par une invitation à un déjeuner apparemment ordinaire en 2010. L'universitaire australo-britannique Geoffrey Robertson, l'un de ses mentors, avait invité l'avocate chez lui. Mais Jennifer Robinson n'était pas à Londres. Elle lui a donc rendu visite peu de temps après son retour. Ce soir-là, Assange était également assis à la table du salon de Robertson.
L'avocate et le fondateur de Wikileaks ont tout de suite été sur la même longueur d'onde, car ils partageaient tous deux un grand intérêt pour la situation géopolitique dans la région indonésienne. La rencontre a donné lieu à de nombreux échanges à ce sujet. Une collaboration de longue date s'est développée et s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui.
Jennifer Robinson est devenue une fervente défenseuse de la cause d'Assange. En octobre 2010, elle est devenue son avocate et a également représenté Wikileaks. Elle s'est retrouvée de plus en plus sous les feux des projecteurs. Le ministère américain des Affaires étrangères a ainsi divulgué à la presse de prétendues correspondances entre Robinson et Assange, ce qui, selon l'avocate, l'a conduite à recevoir des menaces de mort. Malgré tout, elle est restée aux côtés d'Assange.
Un trait de caractère qui, selon les médias, est attesté par d'autres clients de Robinson. Elle est décrite comme quelqu'un qui ne laisse tomber personne. Une avocate qui reste dans la vie de ses clients pendant des années, même après avoir travaillé avec eux. C'est également ainsi que Jennifer Robinson est décrite par la journaliste australienne Lucia Osborne-Crowley dans un portrait pour le magazine The Monthly, publié en mai dernier.
«Quand je l'entends parler d'Assange 14 ans plus tard, il est évident que son inquiétude à son égard n'a fait que s'intensifier», décrit la journaliste. Jennifer Robinson ne représente pas Assange parce qu'elle veut tirer profit de cette affaire. Elle ne le fait pas non plus uniquement parce qu'elle croit en la liberté d'expression et aux principes de Wikileaks. Mais aussi parce qu'elle s'est immédiatement sentie proche de lui.
L'avocate elle-même aurait décrit à Lucia Osborne-Crowley qu'Assange voulait souvent entendre parler de sa maison.
Jennifer Robinson peut s'en réjouir: Assange pourrait bientôt retrouver l'Australie. Au cours d'un revirement surprenant, son équipe a négocié un accord avec la justice américaine, ont indiqué lundi des documents judiciaires. «C'est un homme libre», a écrit Wikileaks dans un article publié sur la plateforme X. Après cinq ans de détention à Londres, Assange est donc sorti de prison.