International
Royaume-Uni

Climat: le Royaume-Uni a connu un printemps «extrême»

Climat: le Royaume-Uni a connu un printemps «extrême»
Les niveaux des réservoirs d'eau sont «particulièrement, voire exceptionnellement bas».Keystone

Climat: le Royaume-Uni a connu un printemps «extrême»

Le plus chaud, le plus ensoleillé et l'un des plus secs: le printemps 2025 a battu plusieurs records climatiques au Royaume-Uni. Ces conditions affectent déjà les agriculteurs et les réserves d'eau.
03.06.2025, 06:0303.06.2025, 06:03
Plus de «International»

L'agence météorologique Met Office a annoncé lundi que les températures printanières avaient dépassé de 1,4 degré la moyenne saisonnière, atteignant 9,5 degrés, un record depuis le début des relevés en 1884.

Le précédent record datait du printemps dernier avec 9,37 degrés, et les «trois printemps les plus chauds ont tous eu lieu depuis 2017, témoignant de l'évolution de notre climat», dit-elle dans son communiqué.

Les mers britanniques ont aussi connu une vague de chaleur inhabituelle, avec des températures records à la surface en avril et en mai, dépassant les normales de 4 degrés dans certaines régions.

L'agriculture souffre

Ce pays connu pour son climat océanique a également enregistré 653,3 heures de soleil de début mars à fin mai, soit 43% de plus que la moyenne, ce qui constitue un record depuis le début des relevés en 1910.

«Cette combinaison de chaleur et d'ensoleillement, associée à de très faibles précipitations, a créé des conditions difficiles pour l'agriculture et les ressources en eau dans une grande partie du pays.»
Le Met Office

Avec seulement 128,2 millimètres de pluie de mars à mai, il s'agit en effet «du printemps le plus sec depuis plus de 50 ans» au Royaume-Uni, depuis 1974 et ses 123,2 millimètres de précipitations.

Le principal syndicat agricole britannique, le NFU, s'est fait l'écho de l'inquiétude des agriculteurs. Certains ont commencé à irriguer plus tôt que d'habitude, constatant que leurs semis de printemps n'avaient pas encore germé à cause du temps exceptionnellement sec.

«Mi-mai, le Royaume-Uni connaissait son printemps le plus sec depuis plus d'un siècle, et bien que la météo humide récente ait légèrement amélioré les conditions, le printemps 2025 reste le sixième le plus sec depuis le début des relevés en 1836», a conclu lundi l'agence météorologique.

Dans l'ensemble du pays, les précipitations ont été inférieures de 40% à la moyenne historique.

L'Angleterre, en particulier, a «connu son printemps le plus sec depuis plus de 100 ans, battu seulement par celui de 1893», selon le Met office.

«Préserver les réserves»

Le nord-ouest de l'Angleterre a officiellement été placé en état de «sécheresse» fin mai par l'Agence de l'Environnement, qui avait convoqué quelques semaines plus tôt une réunion sur le sujet.

Comme en Ecosse, les niveaux des réservoirs d'eau y sont «particulièrement, voire exceptionnellement bas», et ceux des rivières aussi, avait-elle prévenu, exhortant les compagnies d'eau britanniques à «faire davantage pour préserver les réserves».

Au-delà du Royaume-Uni, une sécheresse jamais vue depuis des décennies frappe depuis plusieurs semaines une partie du nord de l'Europe, dont le Danemark, le nord de la France et les Pays-Bas, faisant craindre pour les rendements des futures récoltes que les agriculteurs ont semé.

Conditions plus extrêmes

Cette saison illustre «certains des changements que nous observons dans nos schémas météorologiques, avec des conditions plus extrêmes – notamment un temps sec et ensoleillé prolongé – qui deviennent plus fréquentes», a souligné Emily Carlisle du Met office.

Selon l'agence, «huit des dix printemps britanniques les plus chauds ont eu lieu depuis l'an 2000».

Alec Hutchings, conseiller climat au WWF, a lui estimé que «ces nouvelles données du Met Office constituent un avertissement brutal: le changement climatique n'est plus une menace lointaine – il est là, maintenant, et il faut agir immédiatement». (ats)

Les gardes de Charles III ont du mal avec la chaleur
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
«C’est le signe d’une volonté d'Israël de ne jamais faire la paix»
Directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris, Richard Rechtman explique les processus génocidaires. Une telle dynamique s'observe à Gaza, mais c'est à la justice de trancher, dit-il.

watson avait interviewé Richard Rechtman une semaine après le massacre du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas. Anthropologue, Richard Rechtman est directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris (EHESS). Il est l'auteur de «La vie ordinaire des génocidaires» (CNRS Editions, 2020). Aujourd'hui, le chercheur, descendant de survivants de la Shoah, son père ayant trouvé refuge en Suisse, dresse un constat accablant de l'action d'Israël à Gaza tout en s'interrogeant sur l'avenir de l'Etat juif. Il dénonce l'antisémitisme et le racisme anti-musulman.

L’article