Le «plus beau village du monde» est assailli par les touristes
Fin août, le magazine américain Forbes a propulsé la petite commune anglaise de Bibury au sommet de son classement des plus beaux villages du monde, devant Hallstatt, en Autriche. Une distinction flatteuse, mais qui inquiète déjà les locaux.
«Au début, je n'en revenais pas», raconte Craig Chapman, président du conseil paroissial, à BBC Radio Gloucestershire. Il explique:
Le prix du succès pour le village de Bibury
Mais la notoriété a sa part d'ombre. Situé dans les Cotswolds, à deux heures de route de Londres, le village compte 600 âmes. Pourtant, certains week-ends, jusqu’à 20 000 visiteurs déferlent sur ses ruelles pittoresques.
Et pour cause: voici la description qu'en fait le magazine Forbes:
Ça ne vous fait pas rêver, vous?
Mais cette nouvelle popularité est problématique: «Notre village est désormais connu bien au-delà du Royaume-Uni, et nous, les habitants, en payons le prix», affirme Craig Chapman.
Il continue: «Le problème, c’est la manière dont les gens arrivent au village, et une fois ici, leur comportement et où ils se garent.»
Grosses voitures et petites rues
Au départ, ce sont d’énormes cars de tourisme qui débarquaient, alors que Bibury n’est desservi que par une petite route secondaire. «La rue est étroite et il n’y a qu’un seul pont pour franchir la rivière, à peine assez large pour une voiture», raconte l'élu anglais. Résultat: des embouteillages à répétition.
Le village a donc dû réagir. Le centre a été débarrassé de certaines places de stationnement et de nouvelles zones de dépose-minute ont été créées. Les cars sont désormais priés de céder la place à des véhicules plus petits.
Le mois dernier encore, les autorités locales ont appelé les visiteurs à privilégier les voitures légères pour réduire la pression. «Cela ne peut fonctionner que si habitants et touristes trouvent une forme d’harmonie», insiste Craig Chapman. Les restrictions ont permis d’apaiser la situation, mais on ne peut exclure que de nouvelles mesures doivent à l'avenir être adoptées.
Adapté de l'allemand par Tanja Maeder