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Nucléaire: tout savoir sur le missile russe Oreshnik

Vladimir Poutine et son missile Oreshnik: réelle menace ou intimidation?
Le nouveau missile de Poutine volerait dix fois plus vite que le son. Il aurait frappé dans la région de Dnipro.Image: watson/agences

Ce que l'on sait du nouveau missile de Poutine et sa «fonction nucléaire»

Le président russe a confirmé l'utilisation d'un nouveau projectile. Mais l'impact à Dnipro pourrait offrir une autre grille de lecture des intentions de Poutine.
22.11.2024, 18:51
Thomas Wanhoff / t-online
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Selon le maître du Kremlin Vladimir Poutine, la Russie a testé jeudi un nouveau type de missile lors d'une attaque contre l'Ukraine. Il s'agirait du nouveau système Oreshnik. Selon Poutine, ce missile pourrait fuser à une vitesse hypersonique.

Six ogives isolées s'étaient abattues dans la région ukrainienne de Dnipro. Elles n'étaient pas de nature nucléaire, a déclaré Poutine. L'Oreshnik, qui peut en principe être équipé d'ogives nucléaires, a probablement été tiré depuis la région russe d'Astrakhan, sur la mer Caspienne, à environ 800 kilomètres du lieu de l'impact à Dnipro.

A ce jour, on ne sait pas encore grand-chose sur le type de missile. On spécule sur le fait qu'il s'agit d'un missile intercontinental. L'expert militaire américain Michael Kofman a écrit sur la plateforme Bluesky qu'il pourrait s'agir d'une variante expérimentale du RS-26 Rubesch. Ce missile a une portée d'environ 6000 kilomètres et est donc considéré comme un missile intercontinental.

Le traité interdit les nouveaux missiles intercontinentaux jusqu'en 2019

Contrairement à de nombreux projectiles traditionnels, les missiles intercontinentaux (en anglais: Intercontinental Ballistic Missile ou ICBM) peuvent transporter des ogives nucléaires et ont une longue portée. Ils sont capables d'atteindre des cibles à une distance d'au moins 5500 kilomètres, d'autres vont jusqu'à 9000 kilomètres ou plus. Elles ont été développées de manière décisive pendant la guerre froide et devaient être en mesure d'atteindre le territoire des Etats-Unis et de l'Union soviétique.

Dans le cadre du Traité de Washington sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), les Etats-Unis et l'Union soviétique de l'époque s'étaient mis d'accord en 1987 pour détruire les missiles nucléaires terrestres et à moyenne et courte portée de 500 à 5500 kilomètres et pour ne plus en développer de nouveaux. Le traité a toutefois été dénoncé par la Russie et les Etats-Unis en 2019.

La portée n'est toutefois pas la seule caractéristique des missiles intercontinentaux. Ils portent généralement plusieurs ogives nucléaires. Lors de l'attaque de Dnipro, six ogives conventionnelles ont apparemment été séparées du missile et se sont abattues à différents endroits.

Un rapport du Congrès américain sur le programme de missiles russes indiquait en mars 2022 que la Russie avait développé une version de son ICBM RS-24 Yars à trois étages, avec seulement deux étages, appelée Rubesch RS-26. Quatre tests ont été effectués. Les missiles ont parcouru jusqu'à 5800 kilomètres. Ce que Poutine a annoncé comme une nouveauté devrait être une modification de ces armes, estiment les experts militaires, notamment le journal ukrainien Defense Express.

Pourquoi ce type de missile a-t-il été utilisé maintenant?

On peut toutefois se demander pourquoi ce missile a été utilisé maintenant. En effet, les ogives nucléaires des missiles intercontinentaux n'ont pas besoin d'être particulièrement précises - elles sont conçues pour une destruction à grande échelle. L'utilisation d'ogives conventionnelles, qui sont détachées du missile à haute altitude et tombent ensuite, semble inhabituelle.

«C'est un missile coûteux avec une fonction nucléaire. On ne lance pas un tel engin quand on n'en a pas envie. De plus, il n'est pas assez précis pour transporter une charge utile conventionnelle. On pourrait donc le considérer comme un signal intelligent.»
L'expert en armement Frank Sauer sur Bluesky

En tirant un coup de semonce, la Russie pourrait faire comprendre à l'Occident qu'elle dispose désormais de ce missile dans son arsenal et qu'elle peut également atteindre des villes européennes. Ce n'est pas pour rien que Poutine a souligné jeudi la vitesse du missile. Il devrait atteindre Mach 10 - dix fois la vitesse du son, jusqu'à trois kilomètres par seconde. Mais il pourrait aussi s'agir d'un signal adressé à l'Ukraine, indiquant que l'on peut à tout moment équiper de tels modèles de têtes nucléaires.

Poutine avait toujours brandi l'utilisation d'armes nucléaires comme moyen de menace, y compris contre les pays occidentaux. Certains observateurs militaires ont qualifié cela de coup de semonce, mais aussi de possible répétition générale d'une véritable attaque nucléaire. Poutine a parlé d'un test du missile dans des conditions de combat. En cas de nouveaux tests de l'Oreshnik, la Russie avertira la population civile afin qu'elle puisse quitter la zone dangereuse, a-t-il annoncé.

Il y a quelques jours, le Royaume-Uni et les Etats-Unis avaient autorisé l'Ukraine à tirer ses missiles Storm Shadow et ATACMS sur le territoire russe. L'attaque russe avec un missile à longue portée, qui peut également être utilisé comme arme nucléaire, a dû être un avertissement clair. Ce sont également de tels avertissements qui ont empêché jusqu'à présent le chancelier Scholz de livrer à l'Ukraine les missiles de croisière allemands Taurus.

La Russie avait également adapté ses armes nucléaires. Moscou menace désormais de représailles nucléaires même en cas d'attaque conventionnelle contre la Russie ou son allié biélorusse, si celle-ci «constitue une menace critique pour leur souveraineté et/ou leur intégrité territoriale».

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

Attaque drone sur Odessa, en Ukraine
Video: watson
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1 Commentaire
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    La démocratie française immature
    Les forces représentées à l'Assemblée nationale n'ont pas été capables de s'entendre, cédant à la facilité et à la démagogie. Le processus de la censure est enclenché. Un échec démocratique.

    Comment être plus irresponsable? Ce sont les partis qui plaident le plus pour l’introduction de la proportionnelle qui sont sur le point de faire tomber le gouvernement Barnier, à la suite du dépôt d'une motion de censure ce lundi 2 décembre, en lien avec le projet de loi sur le financement de la sécurité sociale. Le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) n’ont cessé ces dernières années de réclamer une représentation plus équitable des forces politiques françaises à l’Assemblée nationale, jugeant le scrutin majoritaire injuste.

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