Cette décision pourrait marquer un tournant majeur dans la guerre en Ukraine. Dimanche soir, les Etats-Unis ont autorisé l'utilisation par l'Ukraine d'armes occidentales de longue portée pour frapper des cibles sur le territoire russe. Trois sources proches du dossier ont confirmé l'information à l'agence Reuters.
D’après ces sources, les premières frappes devraient être effectuées à l’aide des missiles ATACMS, qui possèdent une portée d’environ 300 kilomètres. Le New York Times rapporte que cette décision serait une réponse directe à la présence de soldats nord-coréens combattant aux côtés des forces russes.
Jusqu’à présent, l’Ukraine dispose de deux systèmes d’armement capables de viser des cibles situées loin derrière les lignes ennemies:
Cependant, le Royaume-Uni et la France, n'ont pas encore donné leur feu vert. Il n'empêche, l’autorisation américaine soulève une question essentielle: quelles cibles potentielles l'Ukraine va-t-elle désormais pouvoir viser en Russie?
Depuis le début du conflit, l’Ukraine utilise principalement des drones pour mener des attaques sur des cibles situées au cœur du territoire russe. Cependant, ces appareils ne peuvent transporter qu’une petite quantité d’explosifs, limitant ainsi les dégâts infligés. Les missiles ATACMS, en revanche, pourraient considérablement accroître la puissance de feu ukrainienne tout en offrant une plus grande flexibilité dans le choix des cibles.
Fin août, l’Ukraine a présenté aux Etats-Unis une liste d’objectifs en territoire russe. Celle-ci inclut notamment des bases aériennes utilisées par la Russie pour lancer des attaques contre des villes ukrainiennes, toutes situées à portée des ATACMS.
Selon une analyse de l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), de nombreux objectifs potentiels se trouvent dans le rayon d’action de ces armes à longue portée.
Ces infrastructures comprennent des bases militaires de grande envergure, des stations de communication, des centres logistiques, des ateliers de réparation, des dépôts de carburant et de munitions, ainsi que des quartiers généraux. Autant d'installations qui jouent un rôle clé dans les capacités russes de commandement, de logistique et de renseignement. Leur destruction pourrait affaiblir durablement les forces de Moscou.
Selon le New York Times, les premières attaques pourraient viser des positions russes et nord-coréennes dans l’oblast de Koursk, près de la frontière ukrainienne. Jusqu’à présent, aucune réaction officielle des gouvernements russe, nord-coréen ou américain n’a été communiquée.
Cette évolution marque une escalade significative dans le conflit, illustrant le rôle croissant des armes occidentales dans la défense ukrainienne et la réponse aux alliances militaires émergentes entre la Russie et ses partenaires.