L'armée russe subit de lourdes pertes dans sa guerre contre l'Ukraine. Selon les estimations du ministère britannique de la Défense, 70 000 soldats russes ont perdu la vie rien qu'en mai et juin. Une étude russe s'est désormais penchée sur la cause la plus fréquente de décès parmi les troupes de Poutine.
Le portail d'information russe indépendant Verstka cite une étude parue dans le Military Medical Journal russe. Les auteurs de l'étude ont étudié les blessures mortelles des soldats russes dans les conflits armés. L'Ukraine n'est pas explicitement mentionnée dans l'article, mais c'est là que se trouvent la plupart des troupes russes actives sur le champ de bataille.
Selon l'étude, 74,5% des soldats tués sont morts dans une explosion. Celles-ci sont causées par des obus, des mines et des roquettes ainsi que des engins explosifs largués par des drones.
Un tableau sur la répartition des blessures isolées et combinées chez les soldats tués au combat montre que la tête est le plus souvent touchée (52% des cas). La poitrine (48,5% des cas) et les membres inférieurs (35,7% des cas) sont également souvent blessés.
Les statistiques montrent aussi que les blessures combinées sont plus fréquentes que les blessures isolées, notamment au niveau du thorax et de l'abdomen.
Les auteurs de l'étude expliquent ces blessures par la puissance de destruction croissante des armes utilisées dans le conflit, notamment les missiles M30A1 tirés par le système de lancement de missiles multiples Himars. Ces missiles, de conception américaine, sont équipés d'un GPS et peuvent parcourir jusqu'à 92 kilomètres.
L'un de ces missiles hautement explosifs de 100 kilogrammes peut contenir jusqu'à 182 000 fragments préformés qui, en cas d'impact à grande vitesse, peuvent frapper des soldats dans un large périmètre.
Ce ne sont pas toujours les attaques ennemies qui entraînent la mort, indique Verstka. Selon cette étude, des soldats sont également morts en tentant d'éliminer des obus non explosés.
Les blessures par armes à feu arrivent en deuxième position et représentent 14,7% des décès selon l'étude. Les autres causes de décès sont les blessures par arme blanche, l'asphyxie, la noyade, l'empoisonnement et les maladies touchant les organes, comme le foie et le cœur.
L'étude montre l'efficacité des systèmes d'artillerie modernes de l'Ukraine. Elle vient appuyer les efforts du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui demande à l'Occident de livrer d'autres systèmes d'armes de grande envergure. Il les a à nouveau exigés dans son «plan de victoire» récemment dévoilé.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci