Kirill Dmitriev fait partie du cercle le plus proche de Vladimir Poutine. L'oligarque russe joue un rôle clé dans les négociations en cours avec le gouvernement de Donald Trump.
En marge des discussions sur la fin de la guerre en Ukraine, Kirill Dmitriev, directeur du fonds de capital-investissement russe, échafaude apparemment de grands projets. Il travaille au développement de la coopération économique avec Elon Musk, qualifiant même le milliardaire américain de «plus grand leader de notre époque».
Auparavant homme de l'ombre, Kirill Dmitriev est devenu plus actif dans les médias ces derniers temps. Il s'exprime régulièrement auprès des journalistes et sur les réseaux sociaux sur l'état des négociations. Il y a annoncé:
Concrètement, les Russes veulent développer des compétences qui aideront Elon Musk, entre autres, à voler en direction de Mars. «C'est pourquoi je pense que le dialogue avec Musk va se poursuivre», a déclaré Dmitriev.
Apparemment, le Kremlin veut profiter des ambitions du milliardaire américain. En réalité, Vladimir Poutine rêve de conquérir l'espace. Le président russe a fait part de projets allant dans ce sens il y a quelques années déjà, à l'occasion de l'anniversaire du vol de Youri Gagarine dans l'espace. Poutine avait alors déclaré:
En 2023, la réalisation du programme lunaire s'est avérée être un fiasco total pour la Russie. La station spatiale russe Luna 25 s'était alors retrouvée sur une orbite non calculée et était entrée en collision avec la lune. Ce qui a également anéanti la propagande du Kremlin, qui s'était empressé de déclarer que la première mission lunaire russe depuis des décennies était une «sensation».
Un retour en force dans l'espace n'est toutefois pas le seul objectif du régime de Poutine. Kirill Dmitriev tente également de motiver les entreprises occidentales qui ont quitté la Russie après l'invasion de l'Ukraine à revenir en négociant avec de hauts fonctionnaires américains:
Selon lui, les entreprises américaines perdent plus de 300 milliards de dollars en quittant le marché russe. Les conditions pour le retour des entreprises occidentales en Russie ont toutefois changé. Ainsi, le Kremlin exige qu'elles opèrent dans les territoires occupés par la Russie en Ukraine. En outre, Moscou réclament la levée de certaines sanctions à son encontre.
Anton Nemkin, un membre du parlement russe, a rappelé que la dette de Google envers la Fédération de Russie pour des infractions administratives s'élevait à deux sextillions (un chiffre avec 36 zéros) de roubles (20 décilliards de francs suisses, un chiffre avec 34 zéros) et qu'elle augmente chaque jour en raison des retards de paiement.
Kirill Dmitriev estime qu'il pourra au moins convaincre les compagnies pétrolières américaines de revenir en Russie cette année encore:
Il y a toutefois une condition à cela. Les entreprises américaines qui reviennent en Russie devront créer une entité juridique commune. Difficile de savoir quelles entreprises américaines accepteraient de le faire.
Traduit de l'allemand par Joel Espi