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Le Sea Baby inflige de gros dégâts à la flotte fantôme russe

Ce «bébé» inflige de gros dégâts à la flotte fantôme russe

Après des frappes aériennes réussies contre les raffineries de pétrole russes, l'Ukraine vise un autre point sensible de l'économie de guerre de Poutine.
03.12.2025, 05:3503.12.2025, 05:35
Susanne Güsten, Istanbul / ch media

Le drone aquatique ukrainien de type «Sea Baby» fonce par l’arrière sur un pétrolier, la charge explosive détonne et une boule de feu s'élève. Des vidéos du service de renseignement intérieur SBU, prises en mer Noire, montrent les dernières attaques contre les pétroliers de la «flotte fantôme» russe au large des côtes turques.

Attaques de drones Sea Baby contre des pétroliers de la flotte fantôme russe

Vidéo publiée par le journal ukrainien KyivPost. Vidéo: extern / rest

Deux navires, le «Kairos» et le «Virat», ont été neutralisés par des drones avant de pouvoir charger du pétrole dans un port russe. Par ces attaques, l'Ukraine envoie un message à son ennemi, la Russie, mais aussi à l'Occident.

En contournant les sanctions occidentales grâce à ses exportations de pétrole, le Kremlin se procure d'importantes recettes pour financer la guerre en Ukraine. Certes, la Russie doit vendre son pétrole bien en dessous du prix du marché: pour un baril (159 litres), Moscou n'obtient actuellement plus que 36 dollars, alors que le prix sur le marché mondial est de 62 dollars.

Le rayon d'action du "Sea Baby" est passé de 1 000 à 1 500 kilomètres et il peut transporter jusqu'à 2 000 kilogrammes de charge utile.
Le rayon d'action du «Sea Baby» est passé de 1000 à 1500 kilomètres et il peut transporter jusqu'à 2000 kg de charge utile.Image: dr

Pourtant, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la Russie tire toujours treize milliards de dollars par mois de la vente de pétrole à des pays comme la Chine, l'Inde ou la Turquie; des Etats qui ne respectent pas les sanctions. Et malgré celles-ci, les pays de l'UE achètent également chaque mois pour plus d'un milliard d'euros de pétrole russe.

La «flotte fantôme», composée de centaines de pétroliers battant pavillon de pays tiers et utilisés pour le transport du pétrole russe, assure les exportations russes par mer. Les «Kairos» et «Virat» dont nous parlions avant, battant pavillon gambien, font partie de cette flotte. La Turquie, gardienne de la liaison maritime entre la mer Noire et la Méditerranée, ne peut pas arrêter ces navires, car selon le traité de Montreux de 1936, elle doit maintenir ouvertes, même en temps de guerre, les deux détroits des Dardanelles et du Bosphore pour les navires commerciaux de pays neutres. Cela inclut également les pétroliers de la «flotte fantôme» battant pavillon étranger.

Un pétrolier sur six dans le monde bosserait pour Poutine

L'Ukraine attaque dans la mer Noire

Les «Kairos» et «Virat» ont été attaqués dans les eaux internationales après leur passage par le Bosphore en mer Noire. Le ministre turc des Transports, Abdulkadir Uraloglu, a indiqué que la «Kairos» avait pris feu suite à l'attaque vendredi.

Des navires turcs ont évacué les 25 membres d'équipage et tenté d'éteindre l'incendie. Le «Virat» a, lui aussi, été attaqué vendredi dernier, puis de nouveau samedi. Les deux navires étaient vides et se dirigeaient vers le port pétrolier russe de Novorossiisk, lui aussi visé samedi par des drones aquatiques ukrainiens.

Jusqu'à présent, l'Ukraine concentrait ses actions militaires contre la Russie en mer Noire sur la partie nord de la mer. Les Ukrainiens n'avaient jamais attaqué aussi près des côtes turques.

Kiev a changé de tactique, explique l'expert en sécurité d'Istanbul Yörük Isik. Selon lui, l'Occident avait longtemps tenté d'empêcher l'Ukraine, par crainte d'une hausse des prix du pétrole, d'attaquer le commerce pétrolier russe en mer Noire. Désormais, Kiev ne se plie plus à ces restrictions: l'Ukraine souhaite démontrer ses capacités militaires et a choisi les pétroliers de la «flotte fantôme» comme cibles, car ces navires sont visés par les sanctions occidentales. Les partenaires de l'Ukraine sont également invités à renforcer la mise en œuvre de ces sanctions.

Un exemple parfait de guerre asymétrique

Yörük Isik considère les attaques par drones comme un «exemple parfait de guerre asymétrique». Les drones sont des armes d'attaque relativement peu coûteuses, mais ils peuvent causer de grands dommages au commerce pétrolier russe. De plus, l'Ukraine a veillé à limiter le risque de pollution maritime en ciblant des pétroliers vides. Il y a seulement quelques semaines, les forces ukrainiennes ont présenté une nouvelle version du drone «Sea Baby» dont la portée atteint 1500 kilomètres.

Même la Turquie, qui a organisé plusieurs séries de négociations russo-ukrainiennes à Istanbul en tant que médiateur dans la guerre en Ukraine, se retrouve sous pression à la suite des attaques contre les navires. Le ministère des Affaires étrangères, à Ankara, a évoqué, après les explosions, des «risques sérieux» pour la navigation, la vie des marins et l'environnement.

Le président Recep Tayyip Erdogan a tenu, il y a deux semaines, à Ankara, une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et plaide en faveur d'un sommet russo-ukrainien sur le sol turc. Selon Yörük Isik, la Turquie, en tant qu'Etat riverain du sud de la mer Noire, était déjà affectée par les mines et les manœuvres de brouillage électroniques de la Russie avant même les attaques contre les pétroliers:

«Il est très important pour la Turquie que cette guerre prenne fin le plus rapidement possible.»
Yörük Isik, Analyste géopolitique

Traduit et adapté par Noëline Flippe

Et voici des tatouages moches, à ne pas reproduire...
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Et voici des tatouages moches, à ne pas reproduire...
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Les drones navals ukrainiens sont impitoyables
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