En 2007, Alexeï Navalny, diplômé en droit des affaires, est actionnaire dans des entreprises publiques. La même année, il achète des actions d'entreprises semi-publiques pour accéder à leurs comptes et exiger leur transparence.
Il sera dès lors exclu du parti d'opposition libéral Iabloko pour ses prises de positions ultra-nationalistes.
Sur son site internet Rospil, il traque des faits de corruption dans l'administration.
Il sera cette année-là à la tête des manifestations anti-Poutine. A l'hiver 2011, il prend la tête du mouvement de contestation des législatives remportées par le parti au pouvoir. Les rassemblements sont d'une ampleur inédite depuis l'arrivée au pouvoir de Poutine en 2000.
Il écope alors de ses premières peines de prison et crée la Fondation anti-corruption (FBK).
A l'été 2013 s'ouvre son procès pour escroquerie. Il est condamné à cinq ans de camp le 18 juillet pour détournement d'argent au détriment de Kirovles, exploitation forestière de la région de Kirov (ouest). Dénonçant un procès politique, il obtient en appel une peine avec sursis.
En septembre, il se porte candidat à Moscou et devient ainsi le visage de l'opposition avec 27,2% des voix à l'élection pour la mairie de Moscou face au maire sortant, un proche de Poutine. Deux ans plus tard, son parti, le Parti du progrès, est interdit.
Dans une enquête sur YouTube, Alexeï Navalny accuse le Premier ministre Dmitri Medvedev d'être à la tête d'un empire immobilier financé par des oligarques.
Des milliers de manifestants brandissent des canards en plastique, en référence à la mare installée dans l'une des demeures cossues de Dmitri Medvedev.
Il se porte candidat à la présidentielle de 2018, mais la commission électorale le déclare inéligible en raison de sa condamnation dans l'affaire Kirovles.
Le 20 août 2020, Alexeï Navalny frôle la mort. Hospitalisé dans un état grave en Sibérie, il est transféré dans le coma à Berlin à la demande de ses proches.
Le 2 septembre, Berlin conclut à un empoisonnement par une substance de «type Novitchok», produit neurotoxique développé à des fins militaires à l'époque soviétique.
L'opposant accuse Vladimir Poutine. Des accusations qui sont «inacceptables» pour Moscou.
Rentré en Russie après sa convalescence, il est arrêté dès son atterrissage à Moscou le 17 janvier 2021. Des dizaines de milliers de sympathisants manifestent.
L'entourage d'Alexeï Navalny divulgue un scoop sur un palais construit par Vladimir Poutine sur les bords de la mer Noire. L'enquête engrange des dizaines de millions de vues sur YouTube. Le président russe dément.
Le 2 février de la même année, la justice convertit l'ancien sursis de l'opposant pour «fraude» en sentence ferme de deux ans et demi. Il est envoyé dans une colonie pénitentiaire à 100 kilomètres à l'est de Moscou.
Des manifestations de soutien donnent lieu à 10 000 arrestations, et son organisation anti-corruption FBK est fermée pour «extrémisme».
Le 20 octobre 2021, il reçoit le prix Sakharov de défense de la liberté de pensée et en Russie, il rejoint la liste des «terroristes et extrémistes».
Jugé coupable d'«escroquerie» et «outrage à magistrat», Alexeï Navalny est condamné le 22 mars 2022 à neuf ans de prison et transféré dans une prison à 250 kilomètres à l'est de Moscou, d'où il pourfend l'invasion de l'Ukraine.
Le 4 août 2023, il est condamné à 19 ans de prison pour «extrémisme». Le 25 décembre de la même année, sa porte-parole annonce qu'il a été transféré dans la colonie pénitentiaire de Kharp, dans l'Arctique russe. Lui-même assure le lendemain sur les réseaux sociaux qu'il va bien.
Le 1er février, il appelle à des manifestations partout en Russie lors de la présidentielle prévue du 15 au 17 mars, qui devrait permettre à Vladimir Poutine de se maintenir au pouvoir au moins jusqu'en 2030.
(ag/ats)