Ce général russe accuse Poutine de souffrir du «syndrome de Tbilissi»
L’ancien commandant des forces terrestres russes, le colonel-général Vladimir Chirkin, a vivement attaqué le Kremlin au sujet de la guerre en Ukraine.
Chirkin a poursuivi en expliquant que, ces dernières années, et même au fil des «siècles», la Russie avait systématiquement «sous-estimé l’adversaire et surestimé ses propres troupes». Il affirme également que le Kremlin aurait reçu, avant l’invasion de février 2022, de mauvaises informations de la part des services secrets:
Un extrait de son intervention 👇
Retired Russian General Vladimir Chirkin leaves interviewer stunned, after a series of admissions, blaming Russia's intelligence community and admitting that his country was grossly unprepared for this war.
— SPRAVDI — Stratcom Centre (@StratcomCentre) December 3, 2025
"We received a serious and brutal lesson. Our country’s leadership was… pic.twitter.com/gbdOLNqrLK
Le Kremlin souffre-t-il du «syndrome de Tbilissi»?
Il accuse également le Kremlin d’être victime du «syndrome de Tbilissi», en référence à la guerre de cinq jours qui a opposé la Russie à la Géorgie en août 2008. Ce conflit dans le Caucase avait conduit Moscou à reconnaître les régions géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud comme Etats indépendants. Chirkin explique:
Face à ce constat, il affirme qu’il attribuerait à l’ensemble de l’appareil de renseignement russe «une note insuffisante».
Combien de soldats russes sont morts en Ukraine
Chirkin s’est aussi exprimé sur le nombre de victimes côté russe:
Il suggère donc clairement que les chiffres connus pour l’instant sont nettement sous-estimés, aucune des deux parties ne publiant de données officielles sur les pertes du conflit. Selon une enquête publiée par la BBC en novembre, jusqu’à 360 600 soldats russes auraient été tués à ce jour.
Le journaliste ukrainien Denis Kazanskyi est revenu sur l’interview dans une vidéo publiée mardi. Il y explique que, si des blogueurs militaires avaient déjà critiqué la guerre et la manière dont elle a été menée, «jamais auparavant de telles déclarations n’avaient été faites à un niveau aussi élevé».
Pour Vladimir Chirkin, cette interview pourrait avoir de lourdes conséquences. En Russie, critiquer la guerre peut mener à jusqu’à 15 ans dans une colonie pénitentiaire. Mais le colonel-général n’en est pas à sa première confrontation avec la justice. En 2013, Vladimir Poutine l’avait démis de ses fonctions de commandant des forces terrestres suite à des accusations de corruption. Il avait ensuite écopé de cinq ans de prison. Son rang de colonel-général lui avait d’abord été retiré, avant qu’un tribunal russe n’annule cette décision en 2015.
Traduit de l'allemand par hun

