Google et Meta accusés de favoriser les arnaques en ligne
La moitié des boutiques en ligne frauduleuses, prétendant vendre des produits qui ne sont jamais livrés ou qui sont de qualité médiocre, diffusent leurs publicités sur les plateformes de Google ou Meta.
C'est ce que révèle une enquête menée par des associations de défense des consommateurs. Les responsables de ces boutiques peuvent ainsi toucher potentiellement des millions d'utilisateurs.
De nombreuses boutiques concernées
Les défenseurs des consommateurs ont passé en revue 653 sites douteux pour lesquels le «Fakeshop-Finder» de ses membres avait émis un avertissement.
Les domaines de ces sites ont été comparés aux bases de données de Google et Meta. Résultat: les deux géants d'internet ont diffusé des publicités pour la moitié des boutiques incriminées. A elles seules, les cinq plus grandes ont enregistré au moins 134 millions d'impressions de leurs annonces sur les plateformes Google.
Un acheteur sur huit visé
Pour les fraudeurs, le jeu en vaut la chandelle: selon un sondage réalisé pour le compte des associations de consommateurs, près d'un acheteur en ligne sur huit a passé commande sur une fausse boutique au cours des deux dernières années. 70% des sondés ont par ailleurs déclaré être tombés sur des pages leur semblant peu sérieuses ou frauduleuses.
L'association a également testé les possibilités d'alertes offertes par les deux GAFAM. Meta a réagi dans les 24 heures à un signalement et a retiré l'annonce en question. D'autres contenus du même annonceur sont cependant restés actifs.
Google n'a répondu à une requête similaire qu'au bout de dix jours. A ce moment-là, l'annonce signalée n'était déjà plus visible, mais son créateur restait actif avec plusieurs autres publicités.
Le Digital Services Act oblige les GAFAM à identifier et à réduire les risques pouvant découler de leur modèle économique. Ramona Pop, directrice de la faîtière des associations de consommateurs, déclare:
Des conseils pour se protéger
Les arnaques deviennent de plus en plus professionnelles et difficiles à détecter. Des prix trop bas et l'absence de mentions légales constituent néanmoins toujours des signes évidents d'offres douteuses. Les victimes ont déjà subi des pertes financières qui se chiffrent en millions.
Les consommateurs doivent également veiller à utiliser des méthodes de paiement sécurisées. Si une boutique propose exclusivement le paiement anticipé par virement bancaire ou carte de crédit, la prudence est de mise. Les fournisseurs sérieux proposent généralement également des services de paiement comme PayPal, qui incluent une protection des acheteurs.
L'absence ou le caractère incomplet des conditions générales de vente (CGV) ainsi que les mauvaises évaluations sur des portails tels que Trustpilot peuvent également indiquer qu'il s'agit d'une boutique frauduleuse.
(Adaptation en français: Valentine Zenker)

