L'annonce de Carl-Oskar Bohlin en a surpris plus d'un. Et pour cause: la Suède pourrait être en guerre, a averti mardi le ministre de la Défense civile. Tout le monde doit s'y préparer mentalement et concrètement.
C'est ce qu'a montré l'expérience en Ukraine – et c'est également valable pour la Suède. Lors d'une conférence sur la sécurité, Carl-Oskar Bohlin a appelé le public à «améliorer la préparation à domicile» et à s'engager volontairement dans des organisations de défense civiles.
«Regardez les informations sur l'Ukraine et demandez-vous: "Si cela se produit demain, aurai-je tout préparé?"», a déclaré le commandant en chef de l'armée Micael Bydén. Il a précisé que dans l'immédiat, le risque n'avait pas augmenté, mais que la Russie pourrait attaquer la Suède, et que la Finlande et les pays baltes étaient également menacés.
Ces avertissements ont suscité l'effroi, car la réalité de la Suède est évidemment bien loin de ce que vit le peuple ukrainien. Certes, ces dernières années, en raison des tensions dans la région de la Baltique, le gouvernement suédois a non seulement accéléré le réarmement et réintroduit le service militaire obligatoire, mais il a également commencé à améliorer la protection civile. Mais parler de guerre, beaucoup trouvent cela exagéré. Or, selon le ministère:
Il y a apparemment une «envie secrète de tester les forces armées», a fustigé l'éditorialiste de gauche Göran Greider. La correspondante de la télévision finlandaise a commenté que de telles déclarations n'ont pas cours en Finlande – malgré la frontière commune avec la Russie:
Et même Moscou a réagi: un parlementaire proche de Poutine a parlé de «paranoïa», d'autres de bellicisme de la part de la Suède.
Mais le général Bydén ne se laisse pas démonter: la situation internationale en matière de sécurité a évolué rapidement «dans la mauvaise direction»: «Nous durcissons le ton parce qu'il est nécessaire d'en faire plus». Il s'agit pour le gouvernement de faire de la publicité pour le réarmement et de souligner l'urgence de l'adhésion à l'Otan, qui est bloquée.
Mais elle met aussi régulièrement en garde contre la propagande et l'espionnage russes et veut maintenant rappeler le concept de défense globale. Celui-ci prévoit, outre la défense militaire en cas de crise, un service civil obligatoire pour les pompiers, le personnel de secours, les techniciens du bâtiment ou les électriciens. Les employés du secteur public doivent assumer des tâches liées à la sécurité. Mais tous les particuliers sont également considérés comme importants.
C'est pourquoi les organisations de protection civile ont également réagi mardi en publiant des instructions concrètes pour la préparation à la guerre. Celles-ci vont bien au-delà des réserves d'urgence, car il faut renforcer la conscience des situations dans lesquelles l'alimentation en électricité et les canaux de communication sont détruits ou coupés par l'ennemi.
Anna-Maria Axelsson, présidente de l'organisation «Défense civile suédoise», avait préparé toute une liste à la télévision pour le cas où le chauffage tomberait en panne: réduire la surface habitable à une seule pièce, couvrir les fenêtres, mettre des tapis, inviter les voisins chez soi – ou même camper dans l'appartement.
Elle propose en outre de s'entraîner à la panne d'électricité pendant un week-end:
L'Office de la protection civile conseille de s'entraîner à vivre sans téléphone portable: comment s'orienter, comment garder le contact avec son entourage, comment faire fonctionner la radio? De tels exercices permettent de découvrir de nombreux problèmes - et solutions. «La guerre est répugnante et ce n'est pas quelque chose que nous souhaitons pour nous ou nos pays voisins. Mais nous devons nous préparer au pire scénario possible», a conclu Carl-Oskar Bohlin.