La Genève internationale est issue de l'ordre mondial mis en place sous l'égide des Etats-Unis. Sur le plan politique, un retrait américain du multilatéralisme «n’est pas une bonne nouvelle» pour elle, affirme Jérôme Bonnafont lundi dans les colonnes du Temps.
La Suisse doit faire ses choix, mais «Genève apporte quelque chose à la culture de la paix, de la coopération», poursuit-il. Il émet le voeu que la Suisse et Genève restent «fidèles avec autant de passion, d’intérêt et de conviction à cette vocation multilatérale de leur peuple et de leur pays.»
Sur le plan financier, le système avait depuis longtemps conscience de sa trop grande dépendance vis-à-vis des Etats-Unis, selon l'ambassadeur. La situation actuelle oblige à réfléchir à la nécessité de diversifier les sources de financement de l’action multilatérale, ce que la France soutient depuis longtemps.
Les équilibres financiers de l’ONU vont se modifier, avec la Chine déjà presque à parité avec les Etats-Unis dans le financement obligatoire des Nations unies, relève Jérôme Bonnafont. Et mathématiquement, la contribution de l’Inde et celle du Brésil au système onusien vont croître avec leur économie.
Quant aux contributions volontaires, la Chine, les pays du Golfe, l’Inde ou le Brésil misent pour l’instant sur la solidarité bilatérale plutôt que multilatérale. Il s'agira donc de convaincre ces pays de consacrer davantage de fonds à l’aide multilatérale, suggère l'ambassadeur français. (mbr/ats)