La pandémie a porté un coup presque fatal au tourisme. En avril 2020, le nombre de personnes parties en vacances à l'étranger a chuté de 90% par rapport au même mois de l'année précédente. La reprise a été lente: le secteur n'a retrouvé son niveau d'avant-Covid qu'en 2024.
L'année dernière, 1,4 milliard de vacanciers ont effectué un voyage à l'étranger, selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT). Cela correspond à une hausse de 11% par rapport à 2023 et à 99% des arrivées enregistrées en 2019.
En termes absolus, l'Europe reste le continent le plus fréquenté, cumulant à lui seul plus de la moitié des vacanciers globaux, soit 747 millions de personnes. La France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni font partie de dix pays les plus visités du monde l'an dernier.
Pourtant, l'Europe n'affiche pas la croissance la plus importante. Elle a accueilli à peu près le même nombre des touristes qu'en 2019 (+1%). Dans d'autres régions, en revanche, le flux de vacanciers a littéralement explosé, dépassant largement le niveau d'avant-Covid.
C'est le cas du Moyen-Orient, où le nombre de touristes a grimpé de 34% par rapport à 2019. En Afrique du Nord, la hausse a été de 23%, tandis que l'Amérique centrale a enregistré une augmentation de 17%. L'Europe méridionale (+8%) et les Caraïbes (+7%) ont également connu une forte croissance.
Les données complètes disponibles montrent que plusieurs pays ont affiché une croissance à deux chiffres par rapport à 2019:
L'Egypte (+23%) et la Barbade (+18%), ainsi que Le Chili, le Japon et la Jordanie (+16% chacun), affichent également une forte augmentation.
D'autres pays, pour lesquels les données annuelles complètes ne sont pas disponibles, ont aussi bénéficié d'une forte croissance jusqu'en octobre ou novembre 2024, par rapport aux mêmes dix ou onze mois de 2019: il s'agit du Qatar (+137%), de l'Albanie (+80%), de la Colombie (+37%), d'Andorre (+35%), de Malte et de la Serbie (+29% chacun).
Ailleurs dans le monde, certains pays ont vu le nombre de touristes chuter par rapport à 2019. Les destinations ayant subi les plus grosses pertes, pour lesquelles les données complètes sont connues, sont les suivantes:
Plusieurs pays affichant des valeurs négatives sont actuellement confrontés à la guerre, comme Israël et la Birmanie, ou se trouvent à proximité de régions en conflit. C'est le cas de la Lettonie (-19%) ou de l'Estonie (-18%).
En Europe centrale et orientale, de nombreuses destinations souffrent encore des effets persistants de l'invasion russe de l'Ukraine, note l'OMT.
De manière générale, estime le Secrétaire général de l'OMT, «la croissance devrait se poursuivre tout au long de l'année 2025». L'agence de l'Onu s'attend à ce que le nombre de touristes augmente de 3 à 5% par rapport à 2024.