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Pourquoi de nombreux Ukrainiens retournent dans leur pays

Women board an evacuation bus to Poland, Odessa, southern Ukraine.
Des femmes montent dans un bus d'évacuation vers la Pologne, à Odessa, dans le sud de l'Ukraine, en novembre 2023.Image: NurPhoto

De nombreux Ukrainiens sont poussés vers un «choix impossible»

Trois ans après le début de la guerre, de nombreux Ukrainiens qui avaient fui combats et bombardements sont forcés de retourner dans leur pays, faute d'argent.
16.02.2025, 15:5316.02.2025, 15:53
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La crise financière qui frappe tout le secteur humanitaire touche aussi les réfugiés ukrainiens, pourtant accueillis au début du conflit avec plus d'égards que leurs compagnons d'infortune venus d'ailleurs.

Dans un nouveau rapport, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) souligne:

«Les données les plus récentes montrent que les difficultés financières et les lacunes dans l'accès aux soins de santé poussent de nombreux réfugiés à rentrer chez eux, non par choix, mais par nécessité.»

Birgitte Bischoff Ebbesen, directrice régionale de la FICR pour l'Europe, poursuit:

«Les gens atteignent un point de rupture entre les difficultés de l'exil et l'incertitude liée au retour dans des zones potentiellement dangereuses. Qu'ils restent ou qu'ils partent, leurs besoins augmentent et nécessitent un soutien durable.»

L'étude menée par la Croix-Rouge se base sur une enquête concernant 3200 ménages de réfugiés dans six pays européens et 2200 ménages rentrés en Ukraine.

Selon les données, un peu plus de la moitié des réfugiés qui sont retournés en Ukraine ont invoqué des liens familiaux et affectifs, 42% ont déclaré être retournés pour travailler, 13% pour recevoir des soins médicaux, 10% ont cherché à se former et 9% ont cité des «contraintes financières à l'étranger».

Vulnérabilité croissante

Les aides aux réfugiés diminuent même si le coût de la vie a continué d'augmenter, souligne la FICR. Madeleine Lyons, une auteure du rapport, explique:

«Nous avons vu les gouvernements (appliquer) la directive sur la protection temporaire d'une manière plus restreinte, ce qui conduit à de nouveaux niveaux de vulnérabilité.»

«Nous avons observé une vulnérabilité croissante au cours des trois dernières années», ajoute-t-elle, en particulier pour des réfugiés âgés confrontés à des niveaux d'endettement croissants.

Réfugiés endettés

Le rapport relève qu'un réfugié sur trois est actuellement endetté et que 12% d'entre eux sont surendettés. Selon Madeleine Lyons, un grand nombre de personnes âgées ayant largement dépassé l'âge de la retraite «recherchent un emploi pour compléter leurs revenus en raison du coût de la vie élevé en Europe».

Le fait que les réfugiés décident de retourner en Ukraine pour se faire soigner est également inquiétant. Pour ceux qui rentrent, la situation est compliquée: près d'un quart a dû réduire sa consommation alimentaire en raison de contraintes financières.

Le plus surprenant est peut-être que plus d'un quart de ceux qui sont rentrés se sont installés dans des zones proches des lignes de front, alors que 79% des rapatriés dans ces régions ont fait état de «besoins humanitaires urgents non satisfaits».

Birgitte Bischoff Ebbesen met en garde:

«Sans financement urgent et sans action politique, nous poussons les gens vers un choix impossible: la pauvreté à l'étranger ou des conditions d'insécurité chez eux»

(ag/afp)

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