Les armes devaient se taire pendant 30 heures en Ukraine. Malgré de nombreuses violations de la «trêve pascale» annoncée par Vladimir Poutine, sur le front, le calme était effectivement revenu. Moscou a temporairement cessé ses frappes aériennes. Les militaires des deux camps en ont profité pour évacuer les blessés et les morts de la ligne de front.
👉Suivez en direct la guerre contre l'Ukraine👈
L'occupant du Kremlin n'était toutefois pas vraiment sérieux avec sa proposition soudaine. Volodymyr Zelensky a accusé l'adversaire d'avoir violé le cessez-le-feu 2935 fois au cours de la seule journée de dimanche. La plupart des tirs et des attaques ont eu lieu dans la région de Pokrovsk.
Il n'y a toutefois pas eu d'alerte aérienne dans le pays entre le samedi soir et le lundi à une heure du matin. L'armée de l'air ukrainienne l'a confirmé sur Telegram. Dans l'ensemble, les forces armées russes se sont cantonnées à des opérations offensives limitées et des tirs aveugles sur toute la ligne de front durant les premières heures du cessez-le-feu, écrit l'Institute for the Study of War.
L'armée russe a tiré profit de la pause pour effectuer des tournus dans les effectifs et les rapprocher de la ligne de combat, poser des mines et renforcer ses positions. C'est ce que rapporte le canal Telegram DeepState. Zelensky avait proposé de prolonger la trêve de 30 jours. Aucun intérêt, pour Poutine. Après les festivités, le ministère russe de la Défense a annoncé la «poursuite de l'opération militaire spéciale».
Il serait bien maladroit de considérer cette brève respiration comme une fleur aux Ukrainiens. Poutine n'a pas annoncé un répit pour épargner des soldats - de quel côté que ce soit - pendant ces 30 heures. Il s'agissait plutôt pour lui de ne pas contrarier le président américain. Celui-ci avait en effet menacé de se retirer des négociations. Ces derniers temps, Washington s'est agacée d'un manque d'engagement réel pour la paix, au-delà des belles paroles.
Selon lui, la trêve pascale servait à repousser le débat et à atténuer la colère ou la frustration de Trump:
L'expert russe Fjodor Krascheninnikov partage cette analyse. Dans un entretien avec CH Media, éditeur de watson, il déclare: «Je pense que Poutine a annoncé cette trêve de 30 heures pour maintenir Trump dans l'illusion qu'un accord était possible». Selon lui, le chef du Kremlin a compris que le président des Etats-Unis perdait espoir dans les négociations. Il a donc fallu trouver un moyen de le maintenir dans le jeu.
Traduit et adapté par Valentine Zenker