La start-up allemande Arx Robotics a dévoilé son tout nouveau Combat Gereon, un mini-char sans pilote développé spécialement pour l'Ukraine.
L'entreprise active dans les technologies de défense travaille en étroite collaboration avec des partenaires ukrainiens du secteur de l'armement et le fabricant slovène Valhalla Turrets.
L'objectif du projet? Soulager les soldats dans les zones de front très dangereuses, où les drones et les projectiles sont omniprésents. A l'avenir, le robot prendra en charge le premier contact avec l'ennemi. Arx prévoit de présenter officiellement son Combat Gereon au salon de l'armement DSEI à Londres en septembre.
Le cofondateur et directeur de la société, Marc Wietfield, s'est exprimé via le média ESUT:
Le char s'inspire du véhicule terrestre sans pilote Gereon RCS, déjà livré à l'armée ukrainienne. 30 exemplaires lui ont été envoyés d'Allemagne en début d'année. Pour la première fois, le nouveau modèle est équipé d'une station d'armes télécommandée, l'unité «Loki» de Valhalla Turrets. Elle peut transporter des mitrailleuses ou des armes antichars.
Avec ses 500 kilos, ce mini-char est nettement plus léger que les autres systèmes comparables. Une petite camionnette suffit par conséquent pour le transporter directement au front. Ses concurrents plus grands pèsent souvent plus d'une tonne et nécessitent une remorque adaptée. Mais, comme Marc Wietfeld explique au Frankfurter Allgemeine Zeitung FAZ:
Ce véhicule électrique a une autonomie de 40 kilomètres et peut atteindre les 30 km/h. Sa conception modulaire permet d'y intégrer des appareils de reconnaissance, des stations radio ou des armes.
Il coûte moins de 200 000 euros, bien moins que des engins traditionnels, tels que le Puma et ses quelque 17 millions d'euros. L'idée des concepteurs: rendre la perte d'un engin financièrement supportable. Cela ouvre des possibilités sur le champ de bataille, comme l'a déclaré l'entrepreneur au journal allemand:
Le développement du mini-char repose sur des expériences acquises au combat. Des soldats en Ukraine l'ont testé et ont donné leur avis, qui a été pris en compte ultérieurement. Les versions précédentes, développées selon les normes de l'Otan, avaient initialement révélé des failles. Wietfeld explique:
Arx dispose désormais de ses propres structures en Ukraine, où des employés assurent la maintenance et les ajustements. L'entreprise collabore par ailleurs avec des sociétés locales, telles que Frontline Robotics, qui apportent leur expérience du front. Les chars sont produits à la fois sur place et dans des usines européennes.
A l'origine d'Arx Robotics, on retrouve trois anciens officiers de l'armée allemande: Marc Wietfeld, Maximilian Wied et Stefan Roebel. Ensemble, ils ont fondé l'entreprise en 2021.
Elle emploie désormais des centaines de personnes et se considère comme un fabricant de hardware, mais aussi de software. Avec le système d'exploitation Mithra, l'entreprise a développé une plateforme qui permet la mise en réseau et le contrôle partiellement autonome de différents systèmes.
Et les investisseurs semblent conquis: en avril 2025, Arx a levé 31 millions d'euros, notamment auprès de HV Capital et du fonds d'innovation de l'Otan. Au total, la start-up a levé plus de 50 millions d'euros depuis sa création.
Ses fondateurs affichent de grandes ambitions, comme l'a déclaré Wietfeld à la FAZ:
A long terme, le système devrait également être mis à la disposition d'autres armées en Europe. Mais l'entreprise reconnaît qu'il reste encore un long chemin à parcourir. Les directives européennes en matière d'approvisionnement et de sécurité ralentissent le processus.
Grâce au Combat Gereon, Arx se lance dans un domaine en pleine expansion: d'autres, comme Milrem Robotics ou Rheinmetall travaillent eux aussi sur des véhicules armés sans pilote. En Ukraine, le mini-char Droid TW est déjà venu renforcer l'arsenal toujours plus imposant de drones et de robots.
(Traduit et adapté par Valentine Zenker)