«Notre rencontre à Washington, à la Maison-Blanche, ne s'est pas déroulée comme prévu. Il est regrettable que cela se soit passé ainsi. Il est temps d'arranger les choses», a-t-il concédé sur X, appelant à une «coopération constructive».
Pour «mettre fin à la guerre» déclenchée par l'invasion russe en février 2022, Zelensky propose des mesures immédiates, notamment la libération des prisonniers, l'interdiction des missiles et drones longue portée, ainsi qu'une trêve en mer, à condition que la Russie en fasse de même.
Selon quatre personnes informées des négociations auprès de l'agence Reuters, Donald Trump et l'Ukraine auraient prévu de signer l'accord sur les minéraux mardi soir encore. Le président américain a indiqué à ses conseillers qu'il souhaitait annoncer l'accord lors de son discours au Congrès mardi soir, même si celui-ci n'avait pas encore été signé et que «la situation pourrait changer».
L'annonce du gel de l'aide militaire américaine a suscité des tensions. Donald Trump reproche à Zelensky son manque de gratitude envers les Etats-Unis. «Nous faisons une pause et réexaminons notre aide pour nous assurer qu'elle contribue à la recherche d'une solution», a déclaré un responsable de la Maison-Blanche.
Mykhaïlo Podoliak, conseiller présidentiel ukrainien, a indiqué que Kiev discutait d'options avec ses partenaires européens. L'UE a dévoilé un plan pour «rearmer l'Europe», prévoyant 800 milliards d'euros pour renforcer la défense européenne et soutenir l'Ukraine.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé de son côté que «l'avenir d'une Ukraine libre et souveraine, d'une Europe en sécurité et prospère, est en jeu». Le plan européen, examiné jeudi lors d'un sommet, repose sur cinq volets, dont un budget militaire allégé de restrictions budgétaires et 150 milliards d'euros de prêts pour l'achat d'armes.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a insisté sur la nécessité d'un dialogue avec Washington. «Il est essentiel que toutes les parties travaillent à une paix durable et sûre pour l'Ukraine dès que possible», a-t-il déclaré. La France, par la voix de son premier ministre François Bayrou, a annoncé vouloir «réunir tous les moyens possibles» pour compenser le gel de l'aide américaine, en apportant munitions, renseignement et accès à des réseaux de communication.
La suspension de l'aide militaire américaine a suscité l'indignation à Kiev. «Un coup de poignard dans le dos», a réagi une Ukrainienne interrogée par l'AFP. «La Russie n'est pas parvenue à s'emparer de Kiev mais elle a rapidement pris Washington», ironise Bojena Antoniak, une rédactrice ukrainienne.
Alors que les tensions montent, Donald Trump ne décolère pas contre Zelensky, qu'il soupçonne de ne «pas vouloir la paix». Néanmoins, il s'est montré ouvert à une conclusion de l'accord sur l'accès aux minerais ukrainiens, initialement prévu lors de leur rencontre avortée à la Maison-Blanche. (mbr avec afp)