C'est une étude qui risque d'ébranler des convictions. Surtout si vous faites partie de la team «ouaiiiiis mais bon, c'est parce que j'étais ivre que je me suis tapé(e) un(e) moche». C'est faux. Et c'est moche de dire ça.
Allez savoir pourquoi, des chercheurs de deux universités américaines, Stanford en Californie et Pittsburgh en Pennsylvanie, ont décidé de se pencher sur la question. C'est vrai que pondre une étude sur le thème «doit-on être fortement alcoolisé pour se taper des moches ou a-t-on de base des goûts de merde?» et publiée dans le Journal of Studies on Alcohol and Drugs, ça fait chic sur le CV. (Spoiler: non.)
Bref, donc ces deux universités ont étudié nos comportements en soirée avec et sans alcool. Alors, verdict?!
Pour parvenir à un résultat qui tient suffisamment la route, elles ont créé un contexte d'apéro, où 36 personnes devaient donner des notes de 1 à 10 à d'autres en fonction de leur attirance physique. Une fois, avec un cocktail à la vodka, une autre fois, sans vodka. Et il en est ressorti qu'ivres, on n'est PAS moins exigeants, puisque les notes données par ces 36 cobayes ne varient pas entre le moment où ces personnes sont sobres ou pompettes.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que si on s'acoquine avec des gens sur lesquels on ne se serait pas retourné dans la rue en sirotant un Volvic Citron, ça ne serait pas dû à l'alcool, puisqu'il ne fait pas baisser nos critères. Mais les chercheurs ont bel et bien observé des différences de comportements avec et sans alcool chez les fameux 36 juges.
Vous allez me dire que l'eau (ou la vodka), ça mouille, car les universitaires ont tout de même remarqué que l'alcool fonctionne plutôt comme un désinhibiteur. Avec un petit verre dans le nez, on ose plus facilement faire le premier pas (et ça, on est quelques-uns à l'avoir remarqué...). Mais ils ont pu calculer, ne me demandez pas comment, qu'on est 1,7 fois plus motivés à aborder les personnes à qui on a donné les meilleures notes sous l'emprise de la boisson que quand on se biberonne à la San Pellegrino.
L'alcool, qui sert donc d'ego boost, que certains qualifient même de «lubrifiant social», nous fait ainsi pousser des ailes et nous enlève cette peur de se prendre un râteau… Mais, et c'est là où ça devient marrant (ou chelou), un cerveau, c'est qu'on est désinhibé aussi quand on n'a pas bu, mais qu'on croit avoir bu!
C'est ce qu'avance une autre étude, réalisée par une université à Grenoble, en France, et qui remonte à une dizaine d'années (déjà jadis, on se posait des questions existentielles pour l'avenir de l'humanité).
Les résultats de leurs observations? C'est que même si on descend des cocktails à base de jus de fruits et qu'il n'y a pas une once de gnôle à l'intérieur, MAIS qu'on nous les a vendus comme des cocktails alcoolisés, on va quand même réussir à se mettre dans cet état d'esprit conquérant (ou juste con). En gros, comme si on s'envoyait des Tequila Sunrise, mais sans tequila.
Donc si on résume:
Vous y penserez, avec les soupers de boîtes qui arrivent, lorsque vous vous adonnerez aux plaisirs de la picole et que vous vous abandonnerez dans les bras de Dominique, le commercial, ou de Chantal de la compta.
Vous en aviez envie, avouez-le. Ne blâmez plus le champagne tiède.