Les chevaux de Przewalski constituent la plus ancienne population de chevaux vivant à l'état sauvage. Menacés d'extinction dans leur région d’origine, ces spécimens d’Asie centrale sont désormais réintroduits dans leur terre du Kazakhstan. Sept chevaux ont été libérés après un voyage périlleux de 5000 kilomètres mené en collaboration avec des zoos européens.
Engourdis par 30 heures passées dans un conteneur, les trois chevaux de Przewalski ont pu détaler au galop dans la steppe kazakhe. Ces chevaux ont quitté Prague le 3 juin et sont les premiers d'une quarantaine qui devront être relâchés dans les cinq prochaines années dans cet immense pays d'Asie centrale. Ce projet de réintroduction a été mené avec les zoos de Prague et Berlin, la Société zoologique de Francfort et l'Association pour la conservation de la biodiversité du Kazakhstan.
Ce voyage intense n'était pas sans risque pour ces animaux qui ont dû voler à bord d'un avion militaire jusqu'à la ville Kazakh d'Arkalyk puis en camion sur des routes cahoteuses, n'est pas sans risque pour les animaux. Malgré la surveillance constante des spécialistes, l'un des chevaux partis de Prague est décédé. Il s'est assis dans son conteneur avant même le décollage ce qui aurait provoqué un arrêt de la circulation sanguine au niveau des jambes.
Le cheval de Przewalski, à la crinière courte et au pelage allant du blanc sur le ventre au marron foncé sur le dos, reste sur la liste rouge de l'Union pour la conservation de la nature (UICN) des espèces menacées. Les chevaux de Przewalski ont été décrits et documentés pour la première fois en 1878 par le voyageur russe Nikolai Mikhailovich Przewalski après que celui-ci a découvert le crâne et la peau d'une espèce de cheval alors inconnue lors d'un voyage en Asie centrale.
Selon les estimations, les chevaux d'Asie centrale ont été chassés et domestiqués par les humains il y a environ 5500 ans. Soit 2000 ans avant les premiers chevaux domestiques répertoriés en Europe. La race a disparu à l'état sauvage à la fin des années 1960 et a frôlé l'extinction, principalement victime de la chasse.
Perpétuée grâce aux quelques spécimens subsistants dans des zoos européens, la population mondiale de Przewalski compte désormais quelque 2000 spécimens qui ont pu être réintroduites en milieu naturel en Chine et en Mongolie, mais également dans le sud de la France, en Russie et aussi étonnant que celui puisse être, dans la zone d'exclusion de Tchernobyl.