«Cette vidéo, c'est pour les gens qui m'aiment, qui sont là depuis le début avec moi.»
Norman Thavaud, le Youtubeur français aux 11,5 millions d'abonnés sur la plateforme au logo rouge est sorti du silence, ce dimanche 11 août. Une prise de parole que beaucoup attendaient depuis des mois, alors que la star des réseaux avait été visée par une enquête judiciaire pour «viol» et «corruption de mineurs».
Comme le rappelle France Info, l'enquête avait été classée «sans suite» pour «infractions insuffisamment caractérisées». La justice n'a pas pu prouver que le consentement des plaignantes avait été «trompé». Ces dernières assuraient en effet s'être senties «contraintes» en raison de la notoriété de Norman.
Pour rappel, dès 2018, Norman avait été la cible de plusieurs accusations de jeunes femmes, dans le cadre du mouvement #balancetonyoutubeur. Et c'est en 2020 qu'une jeune Québécoise avait accusé le créateur de l’avoir obligée à lui envoyer des photos dénudées, via des échanges de messages sur les réseaux sociaux, et d'avoir également reçu des photos intimes de la part de l'humoriste. A l'époque, la jeune femme était alors mineure, âgée de 16 ans, tandis que Norman était âgé de 30 ans.
Dans une vidéo-réponse au ton grave d'une durée de 16 minutes, le créateur de contenu de 27 ans revient sur les derniers mois qui ont chamboulé sa vie. Il explique avant tout les conséquences que les accusations ont eues sur lui et sa famille. Celles-ci, explique-t-il, l'ont mené à penser au pire.
«Je me suis tu pour laisser la justice faire son travail, et surtout pour protéger ma famille, qui était sidérée et en totale souffrance», continue-t-il. «Aujourd'hui, après deux ans d'une enquête extrêmement poussée où ma vie a été passée au peigne fin, et qui a été classée sans suite, j'ai besoin de me défendre (...) pour faire entendre ma vérité».
«Il y a deux ans de cela, des accusations graves ont été portées à mon encontre par un groupe de filles (...) certaines que j'ai rencontrées, d'autres jamais», relate Norman. «J'ai carrément été convoqué pour la première fois de ma vie en garde à vue (...) il s'agissait de la brigade des mineurs.»
Norman revient en premier lieu sur le traitement médiatique qui lui a dès lors été réservé. «Certains médias m'ont immédiatement mis au pilori, sans tenir compte de la présomption d'innocence». Avant d'en venir au «tribunal populaire, qui s'est emparé d'Internet».
Le Youtubeur souhaitait avant tout rappeler un fait aux internautes: il n'est plus sous enquête.
Dans son discours, Norman assure avoir remis en question la façon qu'il a eue de mener ses relations intimes.
Ainsi, il concède que son «rapport aux rencontres et à la séduction était sûrement parfois inélégant et immature».
Et de continuer:
Cependant, le youtubeur a exhorté son public à faire preuve de prudence, assurant que des accusations non fondées nuisent à la libération de la parole des femmes.
Sur les réseaux, ces propos ont fait diverger les opinions. De nombreux fans ont adressé tout leur soutien au créateur de contenu, tandis que d'autres se sont montrés sceptiques. Enfin, les «experts TikTok» sont sortis de leurs trous pour éclairer la Toile.
Norman a avant tout dénoncé le harcèlement – un véritable «acharnement», selon ses mots – dont il a été victime, et qui a également affecté sa femme, Martha Gambet, ainsi que ses filles. Il aurait même été agressé directement dans la rue, assure-t-il, tandis que ses filles subiraient des remarques incessantes depuis des mois.
Son épouse aurait de son côté perdu des contrats «qu'elle adorait», et aurait également subi du harcèlement dans la vraie vie.
La star des réseaux a expliqué avoir été tellement poussé à bout, qu'il en est venu à penser au suicide. «On a dépeint un portrait de moi absolument horrible, qui est à mille lieues de ce que je suis réellement.»
Pour l'heure, Norman, qui est l'un des pionniers de l'humour sur YouTube, a assuré ne pas avoir la force de reprendre ses activités de vidéaste. Il a rappelé que la plateforme avait «démonétisé» sa chaine pendant l'enquête, et que la situation n'avait pas bougé malgré le classement sans suite des plaintes.
Norman a également tenu à débunker quelques théories quant à sa présence en Thaïlande, destination dans laquelle il s'est rendu «à trois reprises.» Non, je ne suis pas ici pour signer des contrats d'entreprises secrètes, comme j'ai pu le lire, assure-t-il.
Enfin, Norman met en garde ses prochains détracteurs: il compte attaquer en justice toute personne «qui le diffamera» dans le futur.