Us n'est pas coutume, nous avons eu droit à un bon condensé de sex-appeal cette semaine à Berne. Un shot de glamour bienvenu que même la gelée de viande servie en guise d'entrée à l'Hôtel Bellevue n'a pas suffi à flinguer. Il s'en est fallu de peu. Mais on peut remercier Brigitte, Emmanuel, Alain et Muriel d'avoir injecté un peu de paillettes sous cette Coupole tristounette. Comment expliquer leur succès? Voici quelques ingrédients, et, en bonus, les inévitables fails.
Qu'on soit tous d'accord. Notre Alain national, 51 ans, ne doit pas son statut de conseiller fédéral chouchou des Suisses qu'à sa gestion de la crise sanitaire. C'est aussi parce que c'est le seul de nos conseillers fédéraux un tant soit peu jeune, sexy, charismatique, bankable (désolée pour les autres, vous restez super sympa).
Le style Berset, c'est un mix éprouvé de costards bien taillés (un plaisir trop rare, messieurs), bouton du haut toujours fermé pour affiner la silhouette, sourcils racés et cravates aux couleurs sobres. Noir, blanche, grise voire rayée, mais c'est tout. Evidemment, le président de la Confédération a fait du boléro sa signature. Vous pourrez le voir plus rarement avec un béret. Une petite touche de fantaisie sur un look résolument classique, mais très efficace. C'est tout ce qu'on demande.
Car oui, même le bel Alain a eu une faiblesse. J'ai nommé: les courses d'école du Conseil fédéral. Synonyme de relâchement complet, de veste en cuir crado, chemise froissée, jeans flasque et de boléro en jute. Heureusement, ça n'arrive qu'une fois par an.
Toutefois, le dernier flop a eu lieu pas plus tard que ce jeudi: ma collègue Margaux m'a glissé dans l'oreillette que Berset a commis un sacré impair dans le train pour Genève. Un fashion faux-pas dans tous les sens du terme.
Apercevoir la bobine de Madame Berset fut un plaisir relativement rare durant les années de son mari à la Confédération. Sa présence est à l'image du style vestimentaire de Muriel Zeender Berset: aussi discret qu'élégant. A défaut d'avoir pu lui poser la question, on soupçonne l'actuelle première dame et docteur en littérature de 51 ans de nourrir une passion secrète pour les années 20. Vous la verrez rarement sans ses longs colliers de perles et petites robes noires fétiches. Sans oublier son «french bob», coupe de cheveux emblématique des Années folles.
Le «french Bob» porte bien son nom: cette coupe peut s'avérer traître quand il y a du vent - et des Français à accueillir sur le tarmac de l'aéroport.
Brigitte, Brigitte, Brigitte... En fait, la première dame française aurait mérité une marinade à elle seule. Cette femme est une figure de mode en soit. Bon, faut avouer qu'être égérie Louis Vuitton, ça aide. Mais ça ne fait pas tout. Depuis qu'elle est devenue première dame en 2017, Brigitte Macron, 70 ans, est une fashion killeuse. Coupes droites, silhouette affutée, escarpins vertigineux... Si elle a un penchant pour le noir, le bleu marine et le blanc, elle ose aussi la couleur avec un succès insolent. Sa passion secrète? Les boutons. Votez Brigitte.
Les baskets Louis Vuitton à 1000 boules, c'est un grand non. Surtout quand elles sont moches. Cela dit, il a fallu fouiller de longues heures pour trouver le moindre reproche à formuler envers Brigitte. Votez Brigitte.
En ce qui concerne Emmanuel Macron, 45 ans, on le soupçonne de dormir en costume-cravate. A l'exception de quelques rares clichés en pull ou en hoodie, piochés sur le compte Instagram de sa photographe officielle Soazig de la Moissonière, on voit rarement le président français affublé d'autre chose que d'une chemise blanche. Et au fond, il vaut peut-être mieux. Avec Manu, qui dit temps libre... dit roue libre.
Car, hélas, Emmanuel Macron a beau être le plus bel homme du monde, selon l'auteure de cet article, il a aussi commis quelques catastrophes vestimentaires. Quand il ne travaille pas, tout part en peanuts. La preuve avec cette photo d'août 2017, en vacances... et en polo rose.
Venons-en ensuite à cette abominable petite doudoune fine digne d'un PLR de Moudon, symbole de la start-up nation, également en 2017. L'année de tous les vices. Même Brigitte y a succombé.
Poursuivons avec ce truc à mi-chemin entre veste d'aviateur et de motard, qui a l'air de puer le phoque à plein nez. Ajoutez à cette ignominie qu'elle est portée par-dessus ladite veste matelassée de PLR. Sans oublier les lunettes qui lui donnent un air niais, le jeans informe et les baskets de péquenaud. Vous obtenez un zéro pointé.
Et quand on pensait qu'un styliste de l'Elysée aurait eu la bonne idée de dire à son président que, pour la veste, c'est non, le voilà qui récidive l'année suivante. Au moins, cette fois, on n'aperçoit pas la doudoune fine.
Bref, comment dire... l'hiver n'est pas la saison de Macron. Et contrairement aux costards, il peine à trouver jeans à sa taille.
En dépit des inévitables ratés stylistiques ici ou là qui, ponctuent la vie de tout un chacun, les couples Berset et Macron restent l'incarnation de la grâce et de l'élégance. Voici un condensé de leurs dernières rencontres, en France et en Suisse.
Voilà, vous avez bien assez de quoi vous faire une idée. Alors, quel duo sort-il grand gagnant de ce duel fashion? Soyez impitoyables - et par pitié, laissez de côté votre sensiblerie nationale. On veut des larmes, du sang et des votes!