Pour certains, il fait parfois la différence au moment de choisir une boîte de thon ou de sardines au supermarché. Censé garantir que le produit provient d’une pêcherie durable et certifiée, le label Marine Stewardship Council (MSC) fait pourtant l'objet de critiques dans les milieux environnementaux.
MSC se voit notamment reprocher d'apposer son étiquette sur des denrées venant de techniques de pêche industrielles destructrices pour la faune marine, comme le chalut de fond. A l'aide de grands filets tirés par des bateaux, celle-ci «racle les fonds marins, capturant tout sur son passage», explique un chercheur en écologie marine à la RTS.
Certaines espèces pour lesquelles les pêcheurs n'ont pas les quotas se retrouvent ainsi prisent au piège. «Ils doivent donc rejeter ces poissons à l’eau, souvent déjà morts: c’est un gâchis énorme», fustige le spécialiste.
La senne coulissante sur dispositif de concentration de poissons (DCP) fait également partie de ces méthodes problématiques. Celle-ci consiste à encercler un banc de poissons préalablement repéré avec un long et profond filet, puis de le remonter.
Cette technique est donc efficace pour pêcher des variétés de poissons qui se regroupent, comme les thons dont MSC labellise 57% des captures mondiales. Problème: certaines espèces vulnérables se retrouvent également prises dans ces filets. Selon la RTS, des centaines de milliers de requins soyeux et de requins océaniques en font par exemple les frais chaque année.
Laissés des semaines en mer, certains dispositifs finissent de plus par partir à la dérive et polluer les mers. L'association Bloom dénonce dès lors la labellisation par MSC de la pêche thonière avec cette méthode, qui représente selon elle «plus de 50% des captures de thon certifiées par le MSC».
Le directeur du MSC Europe du Sud, Afrique et Moyen-Orient a réagi auprès de la RTS à ces accusations. «Notre référentiel n’a jamais exclu la pêche sur DCP,» explique-t-il. Et d'ajouter:
Le secteur de la pêche étant particulièrement vulnérable aux violations des droits humains, le label fait aussi l'objet de reproches en la matière. Selon la RTS, MSC n’a, en effet, jamais intégré de critères pour protéger les droits des travailleurs.
Le média du service public relève notamment des cas de travail forcé sur des navires américains en 2024 ainsi que dans des usines chinoises de transformation de fruits de mer en 2023, tous certifiés MSC. (jzs)