C'est ce qu'on appelle un cri du coeur. Après avoir rendu visite aux tristement célèbres Erik et Lyle Menendez en prison fin septembre, Kim Kardashian a pris la plume pour exiger la libération des frères reconnus coupables du meurtre de leurs parents en 1996. Une cause que l'aspirante avocate, vedette de télé-réalité, femme d'affaires et défenseure d'une réforme la justice pénale a fait entièrement sienne.
«Vous pensez connaître l’histoire de Lyle et Erik Menendez. Je le pensais, en tout cas», démarre l'auteure. «En 1989, les frères, âgés respectivement de 21 et 18 ans, ont sauvagement abattu leurs parents dans leur maison de Beverly Hills.»
«Les deux frères ont déclaré avoir été sexuellement, physiquement et émotionnellement abusés pendant des années par leurs parents», note Kim Kardashian. «Selon Lyle, les abus ont commencé alors qu’il n’avait que 6 ans, et Erik a déclaré avoir été violé par son père pendant plus d’une décennie».
La juriste en herbe fournit ensuite des éléments détaillés sur les circonstances des deux procès des deux jeunes frères, après la mort de leurs parents. «Bientôt, l'affaire des frères Menendez allait continuer à se dérouler au milieu d'une autre affaire de meurtre très médiatisée poursuivie par le même bureau du procureur», poursuit-elle dans son essai. «Plus de quatre mois après l'annulation du procès Menendez, O.J. Simpson a été accusé des meurtres de son ex-femme, Nicole Brown Simpson, et de son ami Ronald Goldman».
Une histoire qui doit forcément résonner de façon particulière dans la mémoire de l'intéressée, puisque son défunt père, Robert Kardashian, était l'un des amis et des avocats d'O.J. Simpson.
Kim Kardashian se garde toutefois de mentionner ce détail biographique, pour se concentrer sur l'affaire qui l'occupe depuis plusieurs semaines.
«J’ai passé du temps avec Lyle et Erik, ce ne sont pas des monstres», affirme Kardashian. «Ce sont des hommes gentils, intelligents et honnêtes. En prison, ils ont tous deux un dossier disciplinaire exemplaire. Ils ont obtenu plusieurs diplômes universitaires, ont travaillé comme soignants pour des personnes âgées incarcérées dans des centres de soins palliatifs et ont été mentors dans des programmes universitaires, déterminés à donner aux autres.»
«Les meurtres ne sont pas excusables. Je tiens à le préciser. Leur comportement avant, pendant ou après le crime ne l'est pas non plus», tient-elle bon de nuancer. «Mais nous ne devons pas nier ce qu'ils sont aujourd'hui, à la cinquantaine. Le procès et la punition infligés à ces frères étaient plus dignes d'un tueur en série que de deux individus qui ont subi des années d'abus sexuels de la part des personnes qu'ils aimaient et en qui ils avaient confiance.»
«Je suis également convaincue qu'ils n'ont pas bénéficié d'un second procès équitable et que l'exclusion de preuves cruciales concernant les abus a privé Erik et Lyle de la possibilité de présenter pleinement leur cas», affirme l'ardente défenseure de justice sociale, qui a porté certaines affaires judiciaires jusqu'à la Maison-Blanche.
Cet essai intervient alors que le cas Menendez se retrouve de nouveau sous les projecteurs, notamment grâce à la série Monsters diffusée sur Netflix, mais aussi sur fond de nouvelles preuves selon lesquelles le père de famille José Menendez aurait bel et bien agressé sexuellement ses deux fils. Ceux-ci seront entendus par le tribunal de Los Angeles en novembre. Une audience qui pourrait conduire à une nouvelle condamnation, voire à un nouveau procès. Aucune décision n'a encore été prise. (mbr)