Sean «Diddy» Combs était encore assis sur un banc du tribunal du district sud de New York, lorsque Donald Trump prenait la parole à la Maison-Blanche, vendredi dernier, à l'occasion d'une conférence de presse. Invité à s'exprimer, entre autres sujets, dont le couple Macron et le coquard d'Elon Musk, sur le dossier judiciaire brûlant du moment, le président américain a lâché une petite bombe: oui, il serait prêt à envisager de gracier P. Diddy, dans l'hypothèse où celui-ci serait reconnu coupable.
Après tout, Diddy, Sean Combs de son nom complet, a évolué dans les mêmes sphères que le milliardaire américain. S'ils n'étaient pas forcément «amis» (pour peu qu'on ait des amis dans cet univers), les deux hommes se sont côtoyés dans le même milieu des affaires, de la vie nocturne new-yorkaise et de la téléréalité. «Je ne l'ai pas vu, je ne lui ai pas parlé depuis des années. Il m'appréciait beaucoup. Je crois que lorsque je me suis présenté en politique, cette relation a pris fin, d'après ce que j'ai lu», a encore affirmé Donald Trump.
En effet, en 2020, alors que l'ancien promoteur immobilier faisait campagne pour sa réélection, le producteur avait accordé son soutien à Joe Biden et lancé un avertissement que la victoire du républicain pourrait déclencher une «guerre raciale».
On ignore précisément à quel point Donald Trump et Sean Combs étaient proches. En tout cas, ils ont été fréquemment photographiés côte à côte dans les années 90 et au début des années 2000, époque à laquelle ils ne manquaient jamais de saluer la carrière de l'un et de l'autre.
Dans un extrait d'un épisode de son show de téléréalité The Apprentice datant de 2012, qui a refait surface après l'arrestation du rappeur en septembre dernier, Donald Trump qualifiait Diddy de «bon ami à moi». Sans oublier d'ajouter: «Je pense que c'est un bon gars, je vais le défendre.»
Cependant, peu après la conférence de presse, un rival de longue date de Sean Combs montait au créneau pour lancer un avertissement au président américain sur Instagram: le rappeur 50 Cent, en conflit ouvert avec Diddy depuis des années et qui coproduit un documentaire encore inédit sur lui. Dans un message publié vendredi, il s'est insurgé: «Il a dit des choses vraiment méchantes sur Trump, ce n'est pas bien. Je vais lui faire part de mes sentiments pour lui.»
Avant d'ajouter joutant qu'il «contacterait le président pour qu'il sache ce que je pense de ce type». Dans un autre message, il a asséné:
50 Cent fait partie d'un certain nombre de rappeurs - dont Snoop Dogg, Ice Cube, Lil Wayne et ou Kanye West - qui ont exprimé leur soutien à Donald Trump ces dernières années.
Sa querelle avec P. Diddy lui a d'ailleurs valu d'être cité au cours du procès du magnat à New York, notamment par une ancienne assistante, qui a témoigné d'une dispute entre les deux hommes après un évènement de presse sur MTV.
Un récit auquel 50 Cent, qui suit le procès avec grande attention, a réagi dans la foulée avec un post plein d'ironie sur Instagram. «Attendez une minute, PUFFY a une arme, j'arrive pas à y croire, je ne me sens pas en sécurité. MDR», a-t-il raillé.
Et ce ne sera probablement pas la dernière pique, avant la fin du procès de Sean Combs, prévue pour le 4 juillet. (mbr)