Vous avez un léger problème d'addiction aux réseaux sosciaux? Vous passez 8 heures par jour à scroller sur Instagram, TikTok et consorts? Vous sentez que vous avez besoin de lever le pied? Et si vous vous créiez un compte sur Palmsy pour vous désintoxiquer?
Sur Palmsy, tout est faux, ou presque. La plateforme simule les interactions, sans réellement nous permettre d'en avoir avec le monde extérieur. Car contrairement aux autres réseaux sociaux, sur Palmsy, on interagit avec... personne. Juste nous, nos posts et de faux likes. Mais des likes qui ont l'air vrai, puisque l'application utilise les noms des contacts contenus dans notre téléphone.
Palmsy nous fournit une dose de dopamine, l'hormone du bonheur et du plaisir, en imitant l'expérience des réseaux sociaux traditionnels. C'est justement cette quête de dopamine qui est souvent citée dans les cas d'addiction aux réseaux sociaux, selon les études scientifiques.
Certains experts comparent cette dépendance à celle des drogues, soulignant les risques potentiels pour la santé mentale, notamment l'anxiété et la dépression si les interactions ne répondent pas aux attentes. Sur Palmsy, le petit shot de dopamine ne dépend ainsi de personne.
L'app peut donc sembler futile, mais c'est justement l'inverse: son existence soulève des questions sur notre société et notre relation aux réseaux sociaux.
Comme pour l'importe quel réseau, il faut d'abord s'inscrire. Palsmy propose de synchroniser avec les contacts du téléphone pour personnaliser les likes qu'on recevra dans un deuxième temps.
D'ailleurs, l'application permet même de personnaliser le nombre de likes et le moment de leur réception, renforçant ainsi l'illusion de popularité et de connexion. On a testé, c'est... étrange.
Le fait que ce soit des personnes issues de notre liste de contacts renforce la sensation que les likes sont réels, alors qu'ils ne le sont pas. On choisit d'ailleurs à l'avance combien on veut en recevoir pour chaque publication, entre 1 et 20. Plus on en réclame, plus l'app nous juge.
On détermine aussi la durée d'étalement des likes dans le temps. De quelques secondes à plusieurs jours.
Selon le créateur de l'app, les posts, eux, ne quittent même pas notre téléphone. Ils y sont sauvegardés en local, mais ne partent pas dans les méandres d'internet.
Si vous voulez vous aussi essayer cette application (et vous faire juger), il faudra vous munir d'un iPhone, car ce réseau pas si social n'est disponible que pour les téléphones de la marque à la pomme (pour le moment).
Palmsy n'est pas le premier du genre à prendre le contrepied de ses contemporains. Cette tendance aux «anti-réseaux sociaux» reflète une recherche d'alternatives aux plateformes dites classiques dans notre société. Des réseaux sociaux avec lesquels de nombreux utilisateurs entretiennent une étrange relation d'amour-haine, comme c'est le cas de certains avec TikTok et Instagram, par exemple. On y cherche souvent une validation extérieure qui n'est que rarement suffisante.
Mais ces réseaux alternatifs peuvent être éphémères, comme l'illustre le cas de BeReal. L'application française a connu un grand succès à ses débuts, avant de voir sa popularité chuter drastiquement et rapidement.
Par ailleurs, de nombreux utilisateurs de BeReal postent ensuite des captures d'écran sur Instagram, tuant totalement l'intérêt de ce réseau.
Au final, Palmsy sert surtout à nous pousser à la réflexion. Ai-je une utilisation saine des réseaux sociaux? Ai-je réellement besoin d'une validation en ligne? Ne puis-je pas trouver la dopamine ailleurs, dans de vraies interactions humaines? Il semble toutefois que ces questionnements ne sont même pas à l'origine du projet. Pour le développeur de Palmsy, Pat Nakajima, il n'y a pas de réel but à utiliser son application.
D'ailleurs, même l'origine du nom de l'app a une explication futile:
Une explication futile et légère, pour une application qui nous fait prendre conscience que notre utilisation des «vrais» réseaux sociaux mérite un petit coup de frein? En voilà une idée pas superficielle du tout.