Grand favori de cette 108e édition du «Ronde van Vlaanderen», Mathieu van der Poel a porté une attaque décisive dans le Koppenberg, à 45 km de l'arrivée, pour remporter sa troisième victoire sur la mythique classique. C'est autant que Fabian Cancellara, Tom Boonen, Johan Museeuw, Eric Leman, Fiorenzo Magni et Achiel Buysse. Des coureurs qui sont retraités ou morts et que «MVDP» pourra espérer battre dès la saison prochaine, et devenir ainsi le seul recordman du nombre de victoires sur l'épreuve. Il a tout pour y parvenir.
Mathieu Van der Poel est le plus jeune coureur de l'histoire récente à avoir remporté le Tour des Flandres pour la troisième fois. Fabian Cancellara avait 33 ans lors de son 3e succès, Johan Museeuw en avait 32 et Tom Boonen 31. «MVDP», lui, n'a que 29 ans. Il a donc encore plusieurs années devant lui pour tenter de s'imposer une quatrième fois.
Le Néerlandais connaît l’histoire du cyclisme et sait qu'il peut entrer seul dans la légende des classiques flandriennes. C'est d'ailleurs son objectif:
Le champion du monde a déjà atteint tous ses objectifs en cyclo-cross et remporter tout ce qu'il pouvait espérer sur la route. «Je pense que, avec mes capacités, j’ai effectivement gagné toutes les courses que je voulais gagner», convenait-il à la télévision belge cet hiver. Il pourra à l'avenir tout miser sur les flandriennes, même s'il devrait continuer à participer à quelques épreuves de cyclo-cross durant l'hiver. D'abord parce que le sextuple champion du monde de la discipline n'aime pas vraiment rester tout l'hiver sans compétition, ensuite parce qu'il adore le cyclo-cross.
«MVDP» et le Tour des Flandres «sont faits l'un pour l'autre», titrait le média Sporza ce dimanche. Entre les deux, c'est une histoire d'amour qui dure depuis 2019: il a terminé 4e, 1er, 2e, 1er, 2e et encore une fois 1er ce dimanche. Concrètement, à chaque fois que le coureur d'Alpecin-Deceuninck se présente sur la ligne, il joue la gagne. Normal: cette course lui convient parfaitement. Elle est même taillée pour un coureur comme lui, capable d'accélérations ravageuses sur les monts et dont les coups de pédale sur les pavés allient souplesse, puissance et efficacité. Ce dimanche, il a été l'un des seuls à pouvoir franchir le Koppenberg (rincé par la pluie) sur son vélo.
Pour être performant sur la durée, il faut avoir la confiance de son équipe. Or le champion du monde en titre l'a. Il a récemment prolongé jusqu'à fin 2028 son contrat avec Alpecin-Deceuninck. «Cette prolongation est un choix logique pour moi (...). J'ai grandi en même temps que l'équipe, et j'ai toujours le sentiment que nous progressons», a salué le coureur.
Mathieu Van der Poel aurait sans doute pu gagner plus d'argent dans une autre formation, mais il a privilégié la stabilité et fait le choix de poursuivre dans une équipe qu'il connaît par coeur (il l'a rejointe en 2011) et dans laquelle il se sent très bien. Des éléments indispensables pour un coureur qui espère durer et remporter au moins une fois encore le Tour des Flandres, et entrer ainsi seul dans la légende.