La vidéo de Ricardo de Burgos Bengoetxea en larmes lors d'une conférence de presse avait fait le buzz sur les réseaux sociaux et dans la presse européenne en avril. L'arbitre de la finale de la Coupe du Roi entre le Real Madrid et Barcelone, qui avait lieu un jour plus tard, s'effondrait en racontant l'impact qu'avaient sur lui et sa famille les campagnes de dénigrement et d'intimidation du Real Madrid.
«Quand ton enfant rentre en pleurant du collège, parce qu'on lui dit que son père est un voleur, c'est vraiment dur», s'était ému l'officiel.
Comme il l'avait fait déjà plusieurs fois avec le Basque et d'autres arbitres, le club madrilène avait monté puis diffusé – via sa chaîne officielle Real Madrid TV – une compilation d'erreurs supposées en sa défaveur de Ricardo de Burgos Bengoetxea, lors de précédents matchs. Pour décrédibiliser encore plus l'homme en noir, les Merengue précisaient dans cette même vidéo:
En plus de mettre une immense pression sur les arbitres, cette pratique – qui exacerbe la rancœur des fans contre les sifflets – entraîne de graves répercussions sur leur vie privée. L'Equipe rappelle que la fédération espagnole a «dû intervenir à plusieurs reprises pour protéger ses arbitres victimes d'insultes et de menaces de mort».
Alors pour les protéger encore davantage, la fédération espagnole a eu une idée ingénieuse, comme elle l'a fait savoir dans un communiqué ce mardi: désormais, dans toutes les divisions pro (y compris la Liga, donc), elle annoncera seulement un jour avant le match le nom de l'homme en noir. Histoire d'éviter les longues et intenses campagnes de dénigrement qui étaient possibles quand l'arbitre était connu plusieurs jours à l'avance.
Cette mesure ne supprimera évidemment pas tous les débordements, mais elle a le mérite de les atténuer et, surtout, de rappeler que les messages haineux et le harcèlement envers les arbitres (et toute personne, d'ailleurs) sont intolérables.
Elle est effective dès cette semaine, avec la saison de Liga qui débutera ce vendredi soir.